Ahlala, quel dommage ! Un film bienveillant sur la transsexualité avec Fabrice Luchini et Catherine Frot dans les rôles principaux, j’en veux tous les matins au petit-déjeuner. Maaaaais c’est sans compter l’incroyable pouvoir de la moulinette “Comédie Française formatée” qui a haché menu mes espérances et mon petit coeur de personne non-binaire toute folle de voir enfin un film français s’accaparer le sujet.
Au moins, c’est bienveillant. Bon, le truc va pas révolutionner les préjugés de mamie facho ou de ton oncle beauf mais au moins, je pense que le film a le mérite d’initier certaines personnes à des termes et notions simples, comme “cisgenre” par exemple. Avec des dialogues certes pas bien recherchés, mais quand même.
Pas grand-chose n’est recherché dans ce film en fait, et c’est là un défaut majeur : il est paresseux. La réalisation est grosso modo aussi inventive qu’une tranche de pain de mie, les vannes sont faciles et poussives (j’ai ri à celle de l’uranium, mais c’est bien la seule), et le développement de scénario est prédictible dès les cinq premières minutes.
Heureusement, Catherine Frot se donne à fond dans son rôle, et Luchini fait du Luchini, encore une fois pas très original mais ça fait plaisir. Ils offrent un peu d’air au milieu d’un casting de seconds rôles complètement aux fraises qui donnent l’impression de s’être perdus sur le plateau. Mention spéciale aux enfants du couple qui se font vraiment chier pendant leurs courtes apparitions. Si, quand même, le meilleur pote golfeur d’Eddy est attachant. Mais bon, ça fait pas beaucoup.
Malgré tout, ça fait quand même plaisir de voir quelqu’un essayer de traiter le sujet, et j’ai une sympathie relative mais réelle pour le film qui n’est en aucun cas insultant ou provocateur envers les personnes LGBTQIA+. Maintenant, il faut faire pareil, mais en mieux.