Boarf, un truc bien dans l'air du temps, ça ne dépasse pas, faut choquer personne.
La première moitié est vraiment très peu intéressante : on suit, à la manière typique d'un biopic, une héroïne au travers des années (même si elle ne prend pas une ride et que sa fille ressemble plus à une copine un peu plus jeune par moment), dont les conflits pourtant présents sont étouffés par des ellipses et dont le combat paraît misérabiliste de toutes façons.
La deuxième moitié est plus intéressante, car enfin on se pose, on arrête de voyager dans le temps, on prend un cas concret qui permettra de faire avancer cette cause générale qu'on ne pouvait pas aborder dans sa globalité. C'est donc malin, surtout quand on voit l'entraînement. Malheureusement, une moitié de film c'est peu, surtout quand il y a des quêtes secondaires (les relations avec divers personnages secondaires), du coup c'est vite expédié. Et puis la scène de tribunal, qui reste correctement menée mais dont le manque de préparation en amont (le seul argument qui revient régulièrement c'est "l'air du temps qui change et la loi qui doit s'adapter") rende le tout un peu trop facile.
Niveau mise en scène, la reconstitution est correcte, pas trop poussive, un peu discrète : c'est bien simple, s'il n'y avait pas une date apparaissant de temps en temps, on ne saurait pas toujours exactement en quelle année on est (on a quand même une idée de la décennie si on a un minimum de culture). Le découpage fonctionne, c'est classique, rien d'innovant, mais ça se regarde sans problème (quoique, le problème de taille de l'héroïne/actrice par rapport à son compagnon rend certaines scènes un peu incohérentes, comme lorsqu'on veut montrer que la jeune femme est géniale en se rapprochant d'elle, sauf que comme son homme est là, c'est en plongée, ce qui a pour effet de... la soumettre !). C'est également assez bien rythmé, on ne s'ennuie pas de tout le film, pas de plan inutile. Tout est bien propre quoi !
Les acteurs font le boulot ; bon, je trouve que Felicity a parfois une tête d'imbécile avec sa bouche entreouverte, qu'elle manque de charisme aussi et qu'elle reste toujours trop jeune. Mais sur ce dernier point, c'est plus un problème de maquillage... parce que si on ne voyait pas les enfants grandir, on aurait du mal à comprendre que le couple vieillit... M'enfin la faute de goût ultime, c'est cette fin montrant la vraie Ruth à la fin...
Bref, ça se regarde. Mais ça s'oublie vite.