Les cinq étoiles, c'est un mixte entre 2 et 9 !
S’agit-il d’une œuvre géniale ou (désolé) de « foutage de gueule » ? J'ai oscillé de l’une à l’autre perception. Je comprends bien où le réalisateur voulait en venir. Kafka et ses univers n’étaient pas loin. Le chemin de croix de cette femme - confrontée à la bureaucratie, à l’univers concentrationnaire, à la corruption et au machisme - en est un pour le spectateur. Autant prévenir : il s’agit d’une épreuve, psychologique, mentale, mais aussi physique. Cent quarante-trois minutes sans aucun répit accordé au spectateur et à l’héroïne ! Celle-ci, plutôt qu’une femme douce est une femme impassible ! On la découvre intériorisant ce qui lui arrive, ce qu’elle ressent face à la bureaucratie, aux insultes, au mépris...
Elle n’extériorise rien et se laisse piéger par ceux qui lui laissent entrevoir quelque chose de positif : obtenir des informations sur son mari - emprisonné à tort selon elle et il tout concourt à penser que c’est bien le cas - ou même pouvoir le voir.
La fin du film laisse entrevoir (!) cette (im)possibilité, en laissant sa protagoniste suivre quelqu’un alors qu’elle se trouve dans la salle d’attente d’une gare. Des passagers en attente y sont endormis alors qu’elle franchit une porte ouverte. Elle entre dans une nuit noire, mais la caméra ne la suit pas...
Il faut alors imaginer ou rêver le futur impossible de cette anti-héroïne !