Je ne juge pas ici le film en tant qu'adaptation d'une nouvelle de Dostoievki (La Douce), car je ne l'ai pas encore lu (mais ça ne saurait tarder). Je le juge en tant que tel. Car sans avoir lu la nouvelle, je peux déjà voir les défauts de l'adaptation de Dostoievki au Paris de la fin des années 60.

Je retrouve Bresson avoir vu il n'y a pas longtemps son insipide Lancelot du Lac, dont je me souviens du jeu d'acteurs. Ici, c'est presque pareil, ils disent leur texte de manière monocorde/monotone (bon, vous me direz pour la fille, elle va se suicider, donc ça peut se justifier, mais c'est pareil pour le mec), et comme le texte d'origine est littéraire, qu'il vient d'une autre époque et d'un autre pays, sans adaptation de ce texte lui-même, ça créée quand même un décalage pour ne pas dire un problème.

On sent encore une fois que toutes les interrogations propres à l'œuvre de Dostoievski sont quasi absentes ici. On ne comprend pas les motivations des personnages, et principalement de la jeune suicidée dont il semble que ce soit pourtant l'objet de l'œuvre. Beaucoup de scènes nous montrent le personnage du mari monter et descendre les escaliers, ou de sa voiture. Au final le film n'est pas long mais on s'y ennuie légèrement. Beaucoup de scènes inutiles gardées au profit de scènes probablement plus utiles.

Le seul charme de ce film est de voir (un peu) le Paris de l'époque. Et la beauté de Dominique Sanda. Je reviens à cette critique quand j'aurai lu la nouvelle de D.

Créée

le 20 nov. 2023

Critique lue 21 fois

Hunkarbegendi

Écrit par

Critique lue 21 fois

D'autres avis sur Une femme douce

Une femme douce
Plume231
4

Quand le spectateur est aussi insensible devant un Bresson qu'un acteur bressonien !!!

Avec le style très très particulier de Robert Bresson, avec moi soit ça passe totalement et on peut crier avec enthousiasme au grand film voir même au chef d'oeuvre ("Un Condamné à mort s'est...

le 21 janv. 2014

4 j'aime

5

Une femme douce
Maqroll
9

Critique de Une femme douce par Maqroll

Un film de Bresson est toujours une expérience qui nécessite du spectateur une immersion dans un monde à part. Une femme douce ne fait pas exception puisqu’ici, l’immersion est instantanée avec le...

le 18 mars 2014

2 j'aime

2

Une femme douce
stebbins
7

Une certaine idée du modèle

Un cinéma de l'aridité et des émotions enfouies, en somme un cinéma de pur cinéma, à savoir un Septième Art rejetant toute forme de dramaturgie théâtrale, un Septième Art du non-acteur et du modèle...

le 20 sept. 2015

1 j'aime

Du même critique

La Mort de Louis XIV
Hunkarbegendi
3

La Mort du Spectateur

Ce film est d'un ennui ... mortel; À défaut de vraiment mourir vous risquez à coup sûr l'endormissement. Idéal pour tous ceux qui souffrent d'insomnie. Ou si vous voulez torturer quelqu'un. Un...

le 13 févr. 2019

6 j'aime

1

Guerre et Paix
Hunkarbegendi
8

Critique de Guerre et Paix par Hunkarbegendi

Une excellente adaptation du livre de Tolstoi, sans doute la meilleure à ma connaissance. À l'écriture on retrouve Andrew Davies, connu pour ses adaptations de romans classiques tels que Pride and...

le 18 févr. 2016

6 j'aime

Game of Thrones: The Last Watch
Hunkarbegendi
5

Critique de Game of Thrones: The Last Watch par Hunkarbegendi

Documentaire post-autopromotionnel assez superficiel et donc décevant sur la série Game of Thrones. Certes, on y suivra le point de vue assez intéressant d'un figurant, tout en restant toujours...

le 28 mai 2019

5 j'aime