Kelly McGillis a joué dans quatre films « importants » : « Witness », « Top Gun », « Les Accusés » et donc celui-ci, sans doute moins connu mais plutôt de bonne facture. Alors c'est vrai : lorsque l'on entend aborder le maccarthysme, il serait préférable que ce dernier n'apparaisse pas comme un simple prétexte (ou presque), car hormis l'introduction, le sujet n'est quasiment plus abordé par la suite, comme s'il était interchangeable avec d'autres grands événements (négatifs) de l'époque.
Cela limite la portée et la profondeur du récit, en définitive assez classique, même s'il est difficile de ne pas relever le cynisme de certains aspects
(les nazis s'installant aux États-Unis sous l'identité de juifs décédés),
amenant un peu de saveur à une intrigue légèrement déjà vue. Mais bon, c'est Peter Yates derrière la caméra, et niveau qualité, ça se sent : il y a ce qu'il faut de maîtrise, d'intensité, de suspense pour que ces 95 minutes se fassent plaisantes, que ce soit à travers une technique très sûre, très fluide, ou la belle reconstitution des 50's, à l'image de décors forts élégamment exploités.
Enfin, « Une femme en péril » nous fait regretter que la carrière de la ravissante Kelly ait autant ressemblé à une étoile filante, car sans être une actrice d'exception, nul doute que la caméra était son amie à bien des égards... Jeff Daniels s'en sort convenablement, l'agréable surprise venant surtout de Mandy Patinkin en sénateur ambitieux pour qui la fin justifie largement les moyens : une prestation de qualité pour un rôle l'étant tout autant. Sans doute insuffisant pour réellement sortir du lot, mais une œuvre réalisée avec soin et talent, quitte à passer un peu à côté de ses ambitions initiales : à défaut de grand film, on se contentera d'un film convenable.