Pour Ana Karina qui irradie de la couleur et de la sensualité pendant 1 h 30. Pour revoir le Paris gai et gris des années 60, avant que Mai 68 ne le renvoie à l'histoire : la guerre d'Algérie, l'Huma, le téléphone qu'on partage sur le palier, les premiers gros mots qui scandalisent encore, le Dubonnet sur le zinc, tout est là. Godard rend avec "Une Femme est une Femme" un hommage joyeux à Lubitsch (femmes inconstantes - mais maîtresses-femmes - et portes qui claquent), mais il capture surtout de manière sublime un air du temps, une légèreté divine... malgré la tristesse lucide de l'impossibilité amoureuse. Et, cerise sur le gâteau, il y a Belmondo, ange à la moue jaggerienne, encore le plus séduisant des hommes. [Critique écrite en 2007]