Il n’y a déjà pas beaucoup de film contre l’homophobie, alors contre la transphobie….Je crois que c’est le premier que je vois. Déjà auteur d’une belle réussite avec Gloria (2014), Sebastian Lelio nous livre à nouveau un formidable et étonnant portrait de femme, pudique et touchant. Pour se faire, sa caméra reste toujours aussi discrète pour suivre le parcours d’une femme ordinaire, mais comme nous le suggère le titre, fantastique. Sa mise en scène est simple et épurée, ne s’encombrant d’aucun artifice, aucune lourdeur, aucune longueur. Marina veut juste aller de l’avant et dire adieu à l’homme qu’elle aime. Tout comme Gloria voulait juste vivre sa vie. Elles pourraient être mère et fille, tante et nièce, ou même sœurs. Le scénario (prix du scénario à Berlin) est un pur joyau de dignité, de finesse, de tendresse et d’amour (Grand Prix à Cabourg). Tout autant de cruauté et de bêtise. Celle de ceux qui ont peur de ce qu’ils ne connaissent pas, peur de ce qui dérange leur petit confort. Pour incarner Marina, il fallait une grande actrice. Daniela Vega n’est pas connue et c’est seulement son deuxième film mais elle est absolument formidable. Une des plus belles performance féminines vue depuis longtemps. Le reste du casting est à la hauteur grâce à une direction d’acteurs sans faille. Quand, en plus, les images sont superbes et la musique sublime...
Voilà donc un film fort sur un sujet délicat et encore, malheureusement, hautement tabou, mais sans pathos, sans misérabilisme, sans voyeurisme aucun. Sebastian Lelio est décidément un réalisateur à suivre, il nous livre ici l’un des plus beaux films de l’année. C’est fort, c’est dur, c’est beau, ça restera longtemps en mémoire, c’est donc un coup de cœur.
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