Une femme heureuse
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le 7 mai 2018
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Domininc Savage choisit de mettre en scène un sujet pas forcément simple à illustrer en images sans provoquer l’ennui du spectateur: la dépression d’une femme au foyer qui se morfond dans son quotidien et rêve d’ailleurs. Dans ce rôle pas facile, Gemma Arteton est parfaite et ne peut souffrir d’aucune critique dans son incarnation de la tristesse et d’un mal être propre à nos sociétés actuelles. Egalement productrice d’« Une femme heureuse », elle porte le film à bout de bras car il faut avouer que le cinéaste n’arrive pas à rendre passionnant son sujet et loupe complètement son long-métrage. Il parvient en effet davantage à créer la somnolence et le désintérêt du spectateur qu’une quelconque passion ou de l’empathie pour son personnage principal. S’il voulait que l’on ressente la même chose que Tara dans le film, effectivement il a tout bon, mais cela reste fort peu probable. On reste totalement en dehors du parcours de cette femme malheureuse et l’émotion n’arrive jamais ni à nous atteindre et encore moins à nous toucher. La grosse heure et demie que dure le film défile donc sous nos yeux de manière douloureuse sans que jamais rien ne vienne attiser ou réveiller notre attention.
Savage s’emploie dans une première partie à nous montrer le quotidien triste et morose de cette femme mariée avec deux enfants, avec son beau train de vie en phase avec une certaine bourgeoisie. En tant que femme au foyer, on la voit répéter inlassablement les sempiternels mêmes actions chaque jour, des gestes et des activités qu’elle semble ne plus pouvoir supporter et que même le weekend ne vient plus embellir. Donc, pendant près d’une heure, on assiste à des plans fixes ou mobiles sur le visage d’Arteton, ses actions aussi peu intéressantes que de voir quelqu’un faire le ménage ou les courses et surtout pas très cinégéniques. Cela pour nous faire comprendre que Tara va mal et qu’elle s’ennuie. Comme s’il n’y avait pas d’autre moyen de rendre intéressant ce sujet pourtant pertinent. Il y a même certaines scènes qui sonnent un peu faux à cause de la réaction des personnages. Le basculement vers le point de non-retour apparaît également très mal négocié. Et quand il arrive, le fait de voir partir l’héroïne dans une parenthèse parisienne emplie de clichés et peu crédible finit d’achever le ratage complet d’« Une femme heureuse ». Véritable fausse note, ces vingt minutes annihilent tout espoir de rédemption pour un film au sujet contemporain très mal maîtrisé. Et la fin, quelque peu sibylline n’arrange rien… A voir vraiment si on est un fan inconditionnel de Gemma Arteton.
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Créée
le 30 avr. 2018
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