Ma critique va être très longue et personnelle, puisque, et j'y reviendrais, ce film m'a fait beaucoup penser à mon histoire familiale.
Deux heures vingt-cinq passionnantes, jusqu’au boutistes. C’est un film qui m’as vraiment foutu en l’air, la dernière fois que j’ai craqué en larmes devant un film, c’était devant « thirteen », il me semble.
« Une femme sous influence » raconte l’histoire d’un homme (Peter Falk, renversant) qui tente de maintenir sa famille sur les rails, alors que son épouse à des problèmes mentaux. C’est vraiment résumé ce film. Qui est vraiment hyperréaliste, authentique, quasiment documentaire, tant toutes les situations paraissent totalement crédibles et dont pas mal que je connais d’ailleurs.
C’est sûrement pour cela que j’écris tardivement pour parler spontanément de ce film, que j’ai craqué en larmes pendant le visionnage, parce qu’ « Une femme sous influence » à fait profondément écho en moi, à l’histoire de ma famille. Difficile de ne pas faire le parallèle entre la mère de famille et épouse incarnée par Gena Rowlands et ma mère.
Et on voit son mari la soutenir, ne jamais vraiment la lâcher et il m’as rappelé vraiment mon père quand ma mère allait pas super bien en 2015. Il y a des scènes de ce film que j’ai réellement vu et vécu. Je me suis dis plusieurs fois pendant mon visionnage : « Putain, mais moi je connais cela ! ».
Mais le personnage de la femme n’as pas seulement fait penser à ma mère, mais aussi à mon frère, car la femme se mets à disjoncter parfois, comme mon frère le faisait.
« Une femme sous influence » est un film vraiment très brutal, jouant avec des émotions extrêmes, en passant d’une note très légère, euphorique, à une note hyper grave, très violente en une fraction de seconde. Peter Falk, qui nous fait complètement oublier son personnage de « Columbo », m’as vraiment marqué, car il s’emporte plusieurs fois, très violemment et ces deux scènes où soudainement il gifle sa femme. Et ces fois où il lui hurle dessus et à la fin, il lui dit notamment qu’il finira par la tuer, elle et leurs enfants. Il est complètement dépassé.
Ce personnage qu’incarne Peter Falk, c’est un double de mon père : je l’ai reconnu quasiment à chaque scène. La façon dont il tente de gérer sa femme et leurs enfants : il tente de contrôler l’incontrôlable.
Mais, et ce n’est pas une grande révélation, il y a cette très longue scène où la femme disjoncte complètement, son mari fait tout pour la calmer, leur docteur est arrivé : elle vas se faire interner en hôpital psychiatrique. Pendant plusieurs mois. Ça lui brise le cœur d’envoyer sa femme à l’asile et à la fois, ça le soulage. Et on le voit, pendant l’absence de sa femme, tenter de concilier son travail et sa vie de père. Il tente de faire de son mieux, de s’occuper de ses enfants, qui demandent après leur mère, et semblent lui en vouloir de l’avoir interner. Il s’en veut de cela.
Les situations paroxystiques, en crise, qui pullulent le film, je les connais. Ces longues disputes entre mes parents.
« Une femme sous influence », que j’ai failli arrêter à un moment, car il me rappelait Trop l’histoire de ma famille, est un film vraiment douloureux. Je pense que c’est peut être Le film que j’ai vu qui synthétise parfaitement l’histoire de ma famille.
« Une femme sous influence » mets en image l’histoire de ma famille. J’ai vu et vécu les pétages de plombs, les disputes, mon père tentant de gérer les situations, se montrant patient, avant de s’emporter soudainement, calmant tout le monde. Notamment en 2015.
Le film, malin, prends en compte également le regard des trois enfants du couple, ils ne devraient pas assister au comportement de leur mère, les disputes de leurs parents, le film s’ouvre alors qu’ils semblent déjà être habituer à cela. Et évidemment ces enfants, leurs regards sur leurs parents, sur leur mère atteint de troubles mentaux, sur leur père absent et faisant tout pour apaiser les situations, m’ont rappelés moi et mon frère quand nous étions petits et que nous voyons nos parents nous disputer. Ma mère est vraiment très similaire au personnage de Gena Rowlands.
« Une femme sous influence » est un film vraiment difficile, je m’attendais vraiment pas à cela, à avoir un choc pareil. Je savais très peu de choses sur ce film, sachant que c’est un homme qui tente d’aider son épouse un peu malade. Et bien, en fait « Une femme sous influence » est bien plus que tout cela. Bien plus fort que cela. Et je voulais voir ce film pour découvrir Peter Falk autrement que dans « Columbo » et j’ai pas été déçu. On ne le reconnaît vraiment pas parfois, et il apparaît détestable souvent notamment lorsqu’il gifle sa femme et hurle après ses enfants.
Ce n’est pas un acteur parmi tant d’autres qui aurait pu faire ce qu’à accomplit Peter Falk dans ce film, mais un très grand acteur, capable de passer de plusieurs émotions contraires en une fraction de seconde. Ses colères soudaines sont terrifiantes et il fallait faire preuve d’un teeming parfait, d’un talent vraiment hors-normes pour incarner ce mari déchaîné. Qui as complètement du mal à suivre sa femme totalement imprévisible.
Au début du film, il parle avec un de ses collègues et lui dit qu’elle n’est pas « folle, juste un peu bizarre » et avoue qu’il ne sait absolument pas de quoi elle est capable : « elle est capable de se foutre sous une voiture ». Le ton est donné.
Et John Cassavetes n’y vas pas de main morte, outre l’hyper-réalisme de la plupart des scènes, il y a une scène qui est une tentative de viol au début, et plus tard, on voit une petite fille se promener toute nue dans la maison.
« Une femme sous influence » voit sa tension monter, de plus en plus et une fois que nous sommes arrivés à un point paroxystique, la tension peut redescendre, avant de repartir de plus belle.
C’est la première fois que je vois un film de Cassavetes, j’avais déjà lu sur lui et je doute avoir vu des scènes déjà aussi longues dans un film, car les scènes, comme celle du repas au début, s’étirent de plus en plus, et mine de rien, sans vraiment qu’on s’en aperçoive, la tension à grimpée et l’issue en étant toujours dramatique. Le film, en plus, contient des scènes qui semblent se dérouler en temps réel. Une situation démarre à un point et se termine à un autre, peut être un quart d’heure plus tard et on as du mal à s’en remettre.
John Cassavetes, côté mouvements de caméras, privilégie le réalisme, utilisant le plus souvent la caméra à l’épaule, en faisant des mouvements originaux, collant très près des visages, zoomant et même nous montrant des plans flous très rapides. Cette réalisation, très particulière, renforce l’hyper-réalisme, le côté documentaire du film.
Et au final, « Une femme sous influence » n’est pas un film de plus dans la liste des films que j’aurais adoré en tant que cinéphile, mais est dans la liste des films qui m’auraient le plus scotchés, passionnés, fait ressentir des émotions puissantes, contraires.
Car franchement dans « Une femme sous influence », on ne sait Jamais ce qui peut se passer d’une seconde à une autre. Et ce qui est prodigieux avec Cassavetes, c’est qu’en quelques scènes, il nous raconte une histoire. Toute fois sans véritable début, ni fin.
Lorsqu’ « Une femme sous influence » débute, la situation du couple, de sa famille est déjà posée. Le premier « rebondissement » n’est qu’un pas de plus dans l’histoire du couple, de cette femme, qui continuera après le générique. « Une femme sous influence » nous raconte juste l’histoire un temps d’une famille, d’un couple. Et il n’y a pas vraiment de fin.
La dernière partie du film (qui dure presque quarante-cinq minutes) se déroulant en temps réel, pourrait être la première, car nous assistons à un moment qui démarre très doucement et monte crescendo, allant de plus en plus loin, jusqu’à notamment une violence physique et surtout psychologique (ce qu’on as déjà vécu au début du film).
Et la toute dernière scène m’as laissé un sentiment de frustration, car nous laissons ce couple, cette famille là, sans qu’il y ai de véritable espoir pour que Mabel aille mieux. Ou peut être que si, mais les 140 minutes précédentes semblent nous montrer que Mabel sera toujours malade.
La dernière scène est juste la suite à la longue scène qui vient de se produire.
Je vous jure : ce film qui semble être un documentaire sur ma famille, contient tellement de scènes que je connais, auxquelles j’ai assisté.
D’ailleurs voyant le tournant que prends Mabel dans la dernière partie du film, j’ai pensé qu’elle allait faire exactement comme ma mère (je ne dirais pas quoi).
Cela fait vraiment bizarre de voir des scènes d’un film qu’on as l’impression d’avoir vécu, de connaître.
Je n’oublierais pas cette scène où
Mabel traverse la maison, se rends dans la salle de bains, s’y enferme, et que Nick la poursuit et tente avec ses enfants de l’empêcher de s’ouvrir les veines et de prendre des médicaments.
« Une femme sous influence », je pense m’as donner un nouveau regard ou as confirmé le regard que j’ai envers l’histoire de ma famille. Franchement, c’est dingue le réalisme de ce film quand même. Les dialogues sont tellement justes d’autant que dans ma vie, j’ai réellement entendu des répliques sortir de la bouche de mes parents. Et ce docteur lorsqu’il dit qu’il doit faire interner Mabel, m’as rappelé le docteur qui disait à mon père.
Et ce plan aussi, bouleversant, ou malgré tout, Nick serre très fort sa femme, l’embrassant, lui disant qu’il l’aime, mais qu’il n’en peut plus tenir et lui jure qu’elle ira mieux après : j’ai pensé à mon père, auprès de ma mère.
Dans le film, quelque chose m’as très vite bouleversé : le regard de Peter Falk, toute l’affection qu’il porte à sa femme, se lit dans ses yeux. Il la fixe, malgré les problèmes psychologiques qu’elle as, il l’aime.