Le bon, la pute et le truand

« Flesh » (Une femme survint) est porté essentiellement par le couple central Wallace Berry et Karen Morley. Cette dernière vit une tragédie au quotidien. Amoureuse d’un bellâtre (Ricardo Cortez) qui ne l’aime pas et dont elle découvre la bassesse lorsqu’elle le rejoint au Etats Unis d’une part, elle est minée par le remord d’abuser son mari (Wallace Berry) qui la couvre de gentillesse et d’attention d’autre part. Evidemment les bavarois sont KoloSSalement caricaturés en buveurs de bières, leur seule fonction dans le film avec l’inévitable Grosse Mutti qui régente tout, le maître d’hôtel dévoué, le mari aux ordres et, bien sur, l’imbécile de service. Si le sujet est ambitieux et le casting épatant, au détour de ce mélodrame qui renferme beaucoup d’humour (mais sans les irlandais de service, Victor McLaglen et Ward Bond) le réalisateur montre une fois de plus comme l’argent pourrit tout dans la Nouvelle Angleterre. La lutte, noble sport en Europe, devient, outre Atlantique, un énorme business de paris entraînant les inévitables matchs arrangés. Malgré toutes les qualités de cet agréable moment, sur la forme et le style « Flesh » est très daté, surtout comparé à la modernité d’ « Arrosmith » réalisé un an auparavant.