L. is for the way you look at me
Lars est casanier. Il habite dans le garage de son frère, reconverti en maisonnette et ne fait rien à part aller au travail et à la messe. Lars n’a pas vraiment d’amis, ou en tout cas il ne s’en rend pas compte, car il vit dans sa bulle, incapable de supporter d’être touché et n’aspirant qu’à ce qu’on lui fiche la paix.
Et surtout Lars c’est Ryan Gosling avec une moustache, les cheveux gras et des tics nerveux.
Un jour, il présente à sa famille et son entourage, sa nouvelle amie, Bianca qui serait une ex missionnaire Brésilienne devenue paraplégique. Sauf qu’en fait Bianca est une poupée en silicone grandeur nature.
Loin de vouloir être réaliste, Lars and the Real Girl tire du côté du conte métaphorique. En effet, l’engouement de tous les habitant envers le bien-être de Lars est difficilement crédible, même s’il s’agit d’une petite ville, mais il renvoie surtout aux notions d’amitié et d’ouverture d’esprit. C’est finalement un très beau plaidoyer sur la solitude mais également la résilience d’un être qui se reconstruit petit à petit, mais en utilisant un moyen un tantinet hors norme. Ainsi, Lars va se « servir » de cette Bianca fantasmée pour assumer sa position d’homme, de frère ou tout simplement de membre de la communauté. A travers elle, il découvrira la générosité de personnes qui semblaient ne pas le voir, mais surtout sa propre volonté de changer et de rompre avec des souffrances anciennes.
Bien sûr, tout cela ayant des répercussions sur son entourage, comme son frère ou sa belle-sœur qui, les premiers, n’auront pas forcément le courage de renvoyer Lars à la réalité des faits, mais joueront le jeu pour ne pas rompre ce fil tendu. Même s’il prend la(les) forme d’une fille en plastique.
Lars and the Real Girl est un joli film, touchant et parfois cocasse (oui SeigneurAo j’emploi des mots des années 50) et dans lequel évolue un Ryan Gosling loin du monolithe qu’il est devenu depuis Drive. Il offre à son personnage une vraie incarnation et une profondeur appréciable. Les seconds rôles ne sont pas en reste et brossent une palette de belles personnalités.