Dernière diablerie de la Hammer

Dernier film fantastique de la célèbre firme anglaise de la Hammer qui baissera le rideau après un ultime film (un remake d’Une Femme disparaît) et une résurrection dans les années 2010. Prise de vitesse par toute une nouvelle génération qui a rendu désuètes ses productions, elle n’a jamais réussi à trouver un nouveau souffle, notamment dans les années 1970. George A. Romero et sa Nuit des morts-vivants, puis Wes Craven et sa Dernière maison sur la gauche, Tobe Hopper et son Massacre à la tronçonneuse ou encore William Friedklin et son Exorciste ont donné une nouvelle direction au cinéma d’horreur. Plus cru, plus dérangeant, plus violent, il a eu rapidement la peau de la poésie macabre de la Hammer.

Avec ce titre, la Hammer tente un ultime coup. Cette coproduction avec une firme allemande veut, de toute évidence, marcher dans les traces des films satanistes qui rencontrent un énorme succès en salles. Christopher Lee, qui reprend du service, a réussi à convaincre Dennis Wheatley d’adapter son roman pour zéro. Richard Widmark a accepté d’être en haut de l’affiche et la toute jeune Nastassja Kinski est aussi de l’aventure. Comment refuser aussi alléchante promesse ? Évidemment, le résultat n’est pas à la hauteur de l’attente mais cela demeure tout à fait honnête. Le duo d’acteurs est pour beaucoup dans la réussite de l’ensemble. En revanche, le script est mal exploité. La tension est, en effet, trop faible et le rythme trop mou. Il ne se passe pas grand-chose et l’ensemble aurait gagné à montrer Richard Widmark mener une véritable enquête comme celle que mène Grégory Peck dans La Malédiction. Cette dimension est ici trop en retrait si bien que le récit lui-même manque par endroits de lisibilité.

Ce n’est que dans l’ultime ligne droite que le rythme s’accélère mais le choc attendu entre les deux vedettes n’a pas vraiment lieu et la résolution de l’ensemble paraît bâclé. Le résultat n’est pas aussi mauvais que certains ont pu le dire, surtout à l’époque où le film fit un bide mais, comparé aux grands classiques du genre, il est très nettement en retrait. Cela reste un petit film avec de grands acteurs, ce qui, en soi, n’est déjà pas si mal.