Le Miroir
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Dans un Léningrad ravagé de l'après-guerre, le film peint le portrait de deux jeunes femmes devenues amies après avoir été camarades de guerre. Iya "la girafe" et Macha.
A Léningrad, les stigmates de l'après-guerre paraissent bien plus terrifiants qu'en période de conflit : la quête de se nourrir ou encore de lutter contre le froid sont un défi permanent. De plus, quelle triste et terrible époque où la perte d'un proche est devenue si commune, que l'on ne peut plus y consacrer de larmes : l'énergie de la survie est la seule chose qui reste, si l'on veut continuer d'avancer.
Dans ce contexte, que reste-t-il, si ce n'est que la couleur de l'espoir ? Le vert de la robe "toupie" de Macha, le vert du pull d'Iya ou encore le vert de la peinture fraîche et coulante sur les murs. Le reconstruction et la survie de ces deux personnages (balafre physique pour Macha et comportementale pour Iya), passeront par une forme de lutte et de domination psychologique, couplant attraction et répulsion. Dans ce jeu, deux actrices talentueuses se révèlent.
Une grande fille est un film lent, rugueux où l'esthétique conjugue une atmosphère froide et sombre mais pas sans une certaine chaleur, de part une constante luminosité jaunâtre qui auréole chacune des scènes. Film prenant, poignant où il est question de reparer les vivants à grand coup d'espoir.
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Créée
le 18 sept. 2019
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