"Une Hache pour la lune de miel" est un excellent Bava, sorte de synthèse parfaite et réussie de son œuvre des années 60, mêlant à la fois Giallo (le film n'est pas sans évoquer "6 femmes pour l'assassin") et éléments fantastiques (je ne spoile pas!) de façon habile et équilibrée.
On peut même dire que le résultat est étonnamment bon étant donné la production très chaotique qu'a connu le film (sans parler de sa distribution: le film est largement achevé en 1968 mais ne sortira de façon confidentielle dans les cinémas européens qu'en 1970, avant de connaître une espèce de renaissance en VHS dans les années 80 sous le titre "La Baie Sanglante 2", bien que les 2 films n'aient absolument, mais absolument rien à voir...).
Avec un budget restreint, une production et un scénario largement improvisé pendant le tournage (tout un fil narratif autour de la femme du psychopathe a été rajouté lorsque l'actrice Laura Betti est venue se greffer au projet, rajout très inspiré qui donne au final une grande partie de son sel si particulier au film), le réalisateur transalpin nous offre une fois de plus une leçon d'inventivité (et de débrouillardise) dans l'utilisation de la caméra et la composition des plans. Bava était vraiment un réalisateur qui arrivait à faire du plus avec du moins!
Avec son personnage principal aux allures de Dexter, le récit, bien mené et surprenant à bien des égards, nous offre également des twists de très bonne facture (en son milieu et en sa conclusion), et pas mal de séquences marquantes. On regrettera simplement peut-être une trame policière peu intéressante et un peu expédiée pour la forme (ce n'est clairement pas ce qui intéressait le plus Bava ici), incarné notamment par un piètre détective, particulièrement gourd et inefficace.
Cela reste, malgré tout, un excellent Bava que je recommande chaudement, surtout si vous êtes comme moi un amateur du réalisateur.