Dans la pure tradition des comédies de boulevard adaptées du théâtre (et, en l’occurrence, par son auteur himself), cette Heure de tranquillité souffre de ficelles trop grosses et d’une mécanique dont le moteur trop huilé est bien trop connu. « Trop », l’adverbe définit plutôt bien ce film qui sonne souvent faux à force de multiplier les péripéties autour de personnages trop caricaturaux difficiles, du coup, à être bien interprétés. Du coup, les acteurs sont tous dans leur registre et composent dans une zone de confort qui empêche à l’ensemble de créer la moindre surprise.
Si on aime les acteurs, cela peut aider à faire passer la pilule mais si on est allergique au jeu de certains (le Clavier bashing peut être un bouton facile à actionner ici), le film peut vite se révéler pénible. Artificiel dans sa mécanique narrative, il semble toujours faire des clins d’œil à la filmographie de de Funès avec sa vedette irascible et détestable confrontée à des enfants, parents, sous-fifres, ouvriers et autres femmes et maîtresses (ce qu’on ne trouvait pas chez de Funès) tous casse-pieds hauts en couleurs empêchant le personnage principal de s’occuper de son nombril.
De Patrice Leconte, on aurait pu attendre un peu mieux que ce vaudeville ronronnant qui n’a rien de nouveau à proposer. Cependant le dernier tiers du film, plus enlevé, plus vachard avec des personnages qui trouvent enfin un meilleur équilibre permet de terminer l’ensemble sur une note plus appréciable. La présence de Jean-Pierre Marielle dans la dernière scène pour son dernier rôle au cinéma constitue, par ailleurs, une belle conclusion à cette petite comédie sans prétention, décevante à bien des égards, mais regardable.