William, écrivain à succès et serial lover déménage pour la énième fois.

Sa soeur Katia le rejoint, en retard pour l'aider au déménagement. Katia croise le chemin et le regard de Justine et bien que cette dernière soit hétéro, elles tombent follement amoureuses l'une de l'autre. Mais, comme dit le poète (pardon je m'étouffe) : l'amour dure trois ans. Trois ans donc de folle passion qui mène à l'envie d'avoir un enfant. Qui va le porter ? Le hasard va décider. Et la vie, le hasard, les rencontres vont bouleverser le bel ordonnancement des choses. Les certitudes, les promesses, les jamais et les toujours vont exploser en vol.

Comédie romantique et mélodrame. Cancer, deuil, séparation, la barque est chargée mais il y a aussi de l'amour à gogo dans ce film qu' Alexis Michalik scinde en deux parties, mettant nos lacrymales à rude épreuve. La première partie est davantage consacrée à Katia, sa vie, ses angoisses, son amour, la seconde à William son frère, sa vie, sa dépression, son alcoolisme. Et malgré la somme de traumas et catastrophes qui s'abattent sur les personnages, je trouve que, contrairement à ce que j'ai lu plusieurs fois, le réalisateur ne cède ni au chantage affectif ni au voyeurisme. Les scènes d'agonie à l'hôpital avec recommandations définitives du mourant dans un dernier souffle et les évènements invraisemblables nous sont épargnés. De ce fait, je me vois pour la énième fois dans l'obligation de partager avec vous la phrase de Marcel Pagnol que j'aime tant et que je trouve tellement adaptée au cours de nos existences parfois malmenées : "Telle est la vie des hommes. Quelques joies, très vite effacées par d'inoubliables chagrins". Mais on pourrait aussi inverser l'affirmation dans les jours de grande euphorie ou d'enthousiasme incontrôlé : telle est la vie des hommes. Quelques chagrins, très vite effacés par d'inoubliables joies.

Après avoir adapté au cinéma avec une grande réussite, une de ses (nombreuses) pièces de théâtre Edmond, Alexis Michalik récidive avec cette histoire d'amour qu'il avait mis en scène toujours avec succès en 2020. Il a la bonne idée de ne convoquer aucune star sur le plateau mais de reprendre les interprètes de la pièce. Et il a raison, Juliette Delacroix et Marica Soyer dans les rôles de Katia et Justine sont merveilleuses. Pauline Bression et Léontine d'Oncieu dans les rôles de la fille de Katia et d'un adorable fantôme le sont tout autant. Le réalisateur s'attribue le rôle de William qui doit lui ressembler comme une goutte d'eau. Tour à tour exaspérant puis touchant, armé d'un humour irrésistible et souvent désenchanté, il donne de l'épaisseur à ce personnage de frère mélancolique.

Alexis Michalik sait nous prendre par la main pour nous raconter une histoire sans lourdeur, au bord des larmes et le sourire aux lèvres. La vie quoi.

LaRouteDuCinema
7
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le 18 avr. 2023

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