Une histoire d’amour et de désir par jean-taulier

Le film manque ce qu'il cherche à bâtir sur le désir. Il veut capter la construction du désir, sa lente montée et sa compréhension par ceux qui le ressentent, son apprivoisement, mais tout est appuyé, tout est souligné, rien ne parait spontané, rien n'est naturel. Les deux se tournent autour, elle est une femme libre, lui moins, enfin on ne sait pas trop s'il est timide, coincé, a peur de ce qu'on peut penser de lui, plein de clichés, etc. Le film veut nous présenter son cheminement face à son désir, mais il nous présente toujours la même chose et tourne en rond. Alors il tente de faire de la poésie avec ses personnages, censés illustrés les poèmes arabes qu'ils apprennent en cours, mais ça ne marche pas car rien n'est spontané, tout est forcé et la poésie récitée par-dessus fait plus pompeuse, "pédagogique" qu'autre chose. A voir le film comme une réflexion sur le désir, on le perd, surtout qu'il nous dirige en fait vers le sexe, seulement le sexe, et laisse un sentiment fatigué de "tout ça pour ça". Finalement, ce qui est sûrement plus intéressant, c'est de voir un cheminement intérieur vers plus de confiance en soi, d'acceptation de l'amour de l'autre. Et ça reste un peu convenu.