Racisme et relations interraciales sous les tropiques !!!
A une époque où le racisme était au meilleur de sa forme (oui, je parle de la fin des années 50...!!!) et où le Code Hays était encore en vigueur bien que commençant à être moribond, faire ce film abordant non seulement le thème du racisme mais surtout celui des relations interraciales, fallait le faire...
Le cadre ce sont les tropiques, et au passage le Technicolor peine à saisir toute la richesse des palettes de couleurs due à ce décor, donc une façade ensoleillée pour une atmosphère qui l'est beaucoup moins.
Le scénario se compose de quatre histoires : une avec James Mason en raciste qui a tué ce qu'il croit être l'amant de sa jeune femme, une histoire d'amour entre une femme blanche riche et un jeune politicien noir ambitieux avec Joan Fontaine et Harry Belafonte, une autre interraciale aussi avec Dorothy Dandridge et enfin encore d'encore une histoire d'amour avec Joan Collins contrariée par le fait qu'elle a du sang noir dans les veines...
L'ensemble souffre de problèmes de rythme et les quatre histoires sont mal équilibrées dans la globalité du film celle avec Joan Collins et surtout celle avec Dorothy Dandridge étant assez sacrifiées par rapport aux deux autres, mais "Une île au soleil" a le grand mérite d'éviter l'écueil du manichéisme. On est pas du tout dans le schéma gentils noirs contre méchants blancs, chaque personnage a leur propre personnalité. On ressent même de l'empathie pour le personnage le plus négatif, joué par James Mason, qui inspire plus de la pitié que du mépris.
Un film méconnu audacieux pour son époque et intelligent qui mérite d'être vu.