Ce film traite avant tout de la jeunesse, de sa force, de son élan.
Irène (éblouissante Rebecca Marder) est une jeune fille pétillante qui croque la vie à pleines dents. Si elle était une couleur, elle serait le rouge, qu'elle arbore à travers son foulard, sa robe, son rouge à lèvres, comme autant de symboles de son énergie de vie.
Ce film évoque les années 40 en France, mais du point de vue de l'héroïne, âgée de 19 ans : nous vivons avec elle ses relations avec sa famille, ses amis, ses premiers émois amoureux, et surtout sa passion pour le théâtre. Jusqu'à un évènement très significatif, les indicateurs temporels ne sont que peu marqués dans la scénographie, et cette histoire pourrait (au début, du moins) se dérouler à n'importe quelle époque.
Avec notre regard actuel, nous connaissons l'enchaînement funeste des évènements et l'horreur qui s'en suivra. Mais ici, on vit d'abord le quotidien, à travers les yeux d'Irène. Et la mécanique qui conduira au tragique n'est que subtilement évoquée en arrière-plan, jusqu'à la scène finale qui coupe littéralement le souffle.
Ce premier film de Sandrine Kiberlain fait écho à son histoire familiale. Si l'objectif de la réalisatrice était de transmettre une "piqûre de rappel" afin de ne jamais oublier l'incompréhensible, il est parfaitement rempli.