Sandrine ? Sandrine ?
Voilà, éteins la caméra. Pose la au sol, et recule de trois pas. Voilà, je vais la brûler, mais c’est pour ton bien.
Sandrine, j’en ai vu des très très gros gadins dans ma vie, mais il a des niveaux de cringe que je ne suis juste pas prêt à supporter.
Tu sais, tu peux me le dire que t’as perdu le rendu final et que du coup le film c’est la première repet, quand les acteurs ne connaissaient pas leur texte.
Non ?
Mais Sandrine, tu as fréquenté des vrais gens dans ta vie ? Ceux qui ont des émotions et des réactions logiques ? Parce que ton film, c’est un peu comme un si tu avais demandé à une race extraterrestre d’imiter des êtres humains, et pas des extra-terrestres très doués hein.
Sandrine, tu sais les années 30-40, pour les juifs de France, c’était un peu plus que juste un mauvais moment, hein. Genre, ils étaient un peu plus préoccupés que « olala on veut nous prendre nos vélos et nos postes de radio, mauvais bail, chuis chafoin », c’était un peu plus violent que ça quoi.
Sandrine, tu as trois acteurs de la Comédie Française. TROIS. Et André Marcon qui est sans doute un des meilleurs acteurs de sa génération. Mais même lui, il peut rien faire Sandrine. C’était quoi tes indications de jeu ? Parce que là, les parodies de théâtre de boulevard des Deux Minutes du Peuple, c’est Orson Wells à côté.
Sandrine, je veux pas t’accabler, je suis sûr que t’étais pas mal intentionnée, mais il va falloir se tenir définitivement à distance d’une caméra. A moins de rester devant.