Un gars qui s'appelle Zeus et qui passe une journée... en enfer ? Cocasse !
A New York, une bombe explose. L'auteur du crime, qui se fait appelé Simon, souhaite jouer à un petit jeu. Seulement voilà, il ne veut jouer qu'avec John McClane. Pourquoi ? C'est alors le début d'une course-poursuite explosive à travers la grande pomme...
Dans ce "Die Hard 3", tout ce qui faisait la réussite du premier opus et celle plus modérée néanmoins du second est là pour notre plus grand plaisir. John McTiernan revient à la barre et ce n'est pas un hasard si le film est d'emblée supérieur à la précédente aventure de mister McClane. Déjà réal' de "Piège de Cristal", le cinéaste offre avec ce troisième volet le meilleur épisode de la saga. Déjà, fini le huis-clos, le terrain ici, c'est New York. Un vaste centre aéré réservé aux péripéties de McClaine, sous la surveillance d'un salopard comme pas deux. Le génie de la mise en scène de McTiernan ne tient ici pas tant dans l'exécution des scènes d'action que dans la manière dont le découpage des séquences, qui adopte le petit jeu alerte du méchant Simon, donne toute sa saveur au long-métrage. C'est qu'ici, le scénario de cette "Journée en Enfer" est alors sujet à tous les rebondissements possibles et à tout un condensé du meilleur cinéma d'action. Là où le métrage aurait pu être sujet à une compilation caricaturale de toutes les scènes d'action déjà vues sur écran, l'enchaînement permanent et sans temps mort des séquences à suspense et à répercussion atteint ici son apogée. McTiernan pousse à son paroxysme le terme même de l'action. En imposant à McClane et à son partenaire Zeus une succession de fossés dramatiques où l'enjeu trouve une résolution temporaire et nécessaire à la position d'un nouveau fossé placé en amont dans le film, le scénario et le montage de ces séquences trouve ici le terrain d'entente parfait au service d'un spectacle exaltant, drôle, intelligent et parsemé de détails tantôt importants, tantôt allant vers l'imagerie discrète mais ponctué d'une richesse rare.
Appuyé par un casting extraordinaire, réunissant Willis, Jackson et Irons, avec en second rôle un très bon Graham Greene, la saga trouve ici sa composition la plus aboutie.
Le rythme est maintenu de fort belle manière, si bien que le film ne s'essouffle jamais. Tout est parfaitement bien mené par un McTiernan en grande forme, encore plus que pour le premier volet, libéré de sa tour de cristal pour une partie de Jacques-a-dit explosive. Déchaîné de son canevas de huis-clos, dont les prémices de l'aéroport vaste de "58 Minutes pour Vivre" éclosent sur une ville entière, McTiernan a ici l'occasion de démontrer toute la virtuosité de sa narration et de sa réalisation.
Ce qui donnent des scènes d'action à tire-larigot, et particulièrement impressionnantes qui plus est, qui ne se contentent pas de venir de McClane mais aussi des méchants dont les activités sont développées ultérieurement d'ailleurs, ce qui donne un plus d'originalité au métrage.
Bref, sans conteste le meilleur film de la série, qui joue encore sur la surenchère mais qui mise aussi tout sur le jouissif, et gagne, inévitablement.
Encore aujourd'hui, un sommet du cinéma d'action, si ce n'est le "best action movie ever" de l'histoire.