- Niels, tu peux resserrer, c'est bon. Niels ?
- Attention ! Attention ! Nils est mort. Je répète, Nils est mort enfoiré. Son copain aussi, et les quatre culturistes de l'ex du RBA. Ceux que tu avais laissé à la banque. Ils risquent d'être un peu en retard.
- John !... Dans la benne du camion que tu conduis il y en a pour 13 milliards de dollars d'or, au bas mot. Je me demande s'il n'y aurait pas moyen de s'arranger.
- Je peux t'arranger ça si tu veux. Tu sors de ce trou à rats les mains en l'air et je te carre un ou deux lingots dans la paillasse.
- L'image est curieuse.
Jacques a dit : « ... »
Une journée en enfer en tant que troisième opus de la série de films Die Hard, marque le grand retour du réalisateur John Mctiernan qui ne va pas faire les choses à moitié en proposant un cinéma d’action pure et dure qui va marquer le grand retour de Bruce Willis sous les traits du lieutenant John McClane. Sur un scénario écrit par Jonathan Hensleigh, le cinéaste nous plonge dans un thriller d'action survitaminé qui bouscule les habitudes en extirpant le récit du cadre de Noël pour nous accabler d'une chaleur étouffante en plein été à New-York, sur le territoire de notre cher cowboy. Un McClane qui pour une fois ne se retrouve pas au mauvais endroit au mauvais moment à devoir sauver sa femme d'une situation périlleuse. Il agit ''officiellement'' en tant que policier victime d'un psychopathe poseur de bombe qui va transformer la ville en un terrain de jeu gigantesque. Un périple organisé avec minutie autour de l'inspecteur qui va pour l'occasion braver son éternelle solitude pour se retrouver par la force du destin imposé d'un coéquipier, avec le civil : "Zeus Carver" (Samuel L. Jackson), qui par accident devient celui présent au mauvais endroit au mauvais moment. Une première rencontre initié par un jeu diabolique via ''Simon'' (Jérémy Irons), qui comme première épreuve impose à McClane de se promener dans le quartier de Harlem avec une pancarte sur laquelle est écrit : « Je hais les nègres ».
« Tout va comme vous voulez, cher Monsieur ? On prend le frais, c’est ça ? Je ne voudrais pas me mêler de ce qui ne me regarde pas, mais un blanc circulant en plein Harlem avec une pancarte sur laquelle est écrit : " Je hais les nègres ", soit il a un grave problème personnel à résoudre, soit il a quelques cases en moins. »
Beaucoup de première pour cette troisième suite au scénario farfelu mais prenant et récréatif qui ne laisse aucun répit a travers un rythme frénétique qui ne retombe jamais. Le duo McTiernan - Hensleigh fait des merveilles.
Une journée en enfer construit son périple autour d'un puzzle d'énigmes avec Simon en son centre garantissant un niveau de qualité constant par le biais d'une série d'épreuves qui va plonger le duo atypique McClaine - Zeus dans un gigantesque jeu grandeur nature où le temps est constamment compté sous peine de voir des bombes exploser. Une approche ingénieuse qui va favoriser une grande variété d'environnements avec un binôme qui ne cesse de se rendre d'un point à un autre. Un changement important par rapport aux terrains plus serrés des deux précédents Die Hard. Le suspense est permanent et la tension constante, grâce aux nombreux défis physiques que doivent surmonter le duo avec à chaque fois au bout du parcours une énigme à résoudre. Des énigmes délectables qu'on se prend à vouloir résoudre nous même :
« Me rendant à Notre-Dame, je vis un homme à sept femmes, chaque femme ayant sept sacs chaque sac contenant sept chattes, chaque chatte ayant sept chatons. Chatons, chattes, sacs et femmes combien se rendaient à Notre-Dame ? »
Une conduite scénaristique intense et inventive qui va allègrement animer plus de la moitié du récit, jusqu'à ce que le véritable objectif apparaisse pour mieux laisser place à une action davantage radicale et jouissive.
Je n'ai pas dit " Jacques a dit ".
La réalisation est excellente, servi sur une mise en scène nerveuse et musclée appuyée par une technicité chatoyante offrant des superbes plans. Les effets spéciaux sont redoutables garantissant une approche technique ultra réaliste qui saisit le spectateur durant des envolées spectaculaires, comme lors de l'explosion du train suivi de son déraillement; ou encore durant la destruction d'un barrage où McClane se retrouve à faire du surf sur le toit d'un camion : ''le kiff total''. Un ensemble idéalement soutenue par la composition musicale de John Powell, qui à défaut de créer une identité sonore à ce cher McClane parvient à proposer une musique efficace. Le spectaculaire est au rendez-vous ! On se régale des nombreuses fusillades avec des corps à corps percutants où McClane en prend une fois de plus plein la tronche. Les courses poursuites sont a couper le souffle, mention spéciale à la traversée de Central Park. Une véritable Montagne Russe accompagnée de dialogues incisifs avec des répliques tranchantes.
« - Hé ! C’est qui le 21e Président des États-Unis ?
- Va te faire enculer ! »
L'humour fonctionne très bien car adapté aux différentes situations, frappant à chaque fois au bon moment. En découle un film d'action extrêmement divertissant que l'on prend avec un grand sourire qui malheureusement s'efface lors du final. Une conclusion mal agencée où McClane se retrouve seul à affronter Simon avec un Zeus en mode groupie, qui chauffe la salle en commentant et en encourageant McClane depuis un hélicoptère sans l'aider. Un final très curieux.
Niveau casting c'est le pied ! Le lieutenant John McClane passe un sale moment puisqu'il est officiellement séparée de sa compagne parti avec les enfants. Laissant un John mal huilé qui tourne à la bouteille au point d'en perdre (je suppose) son insigne. On le voit attaquer l'aventure avec une sévère gueule de bois qui ne va pas s'arranger avec tous les coups qu'il va prendre sur la caboche. Bruce Willis est toujours autant fantastique dans le rôle de sa vie. Si Laurence Fishburne était le choix initial pour jouer Zeus Carver, c'est finalement Samuel L. Jackson qui finit par obtenir le rôle pour mon plus grand plaisir. Samuel L. Jackson offre une performance très amusante de son personnage qui amène une critique du racisme inversée idéale. La chimie entre Bruce Willis et Samuel L. Jackson est stellaire. On se régale ! Jeremy Irons dans le rôle de Simon Pierre Gruber est fantastique. Un méchant de premier ordre lié à un élément passé du premier film '' Die Hard : Piège de cristal '', avec Hans Gruber (Alan Rickman) qui n'est autre que son frère. Une connectivité appréciable qui apporte une motivation vengeresse à Simon qui est finalement bien plus intelligent et vicieux que ça. Un adversaire charismatique qui offre un catalyseur de tension dramatique inespéré entre sa connexion passée et ses nombreuses énigmes. En plus de son savoir faire étonnant à maintenir l'action et la tension, sa manière de parler et de se mouvoir font de Simon mon méchant préféré de la licence Die Hard. L'équipe qui l'entoure est appréciable autant que celle de McClane. À noter qu'Une journée en enfer est le premier film Die Hard à présenter une méchante avec Sam Phillips pour ''Katya''. Une véritable psychopathe veuve noire.
CONCLUSION :
Une journée en enfer marque le grand retour de John McTiernan qui réalise avec ce troisième Die Hard un film d'action généreux qui va bouleverser les codes de la licence pour offrir un spectacle dantesque. De nombreuses séquences d'action palpitante impliquant une grande variété d'environnements dans un New York transformé en vaste terrain de jeu pour un psychopathe qui va mettre à mal notre cher John, qui va pour l'occasion hériter d'un acolyte avec ''Zeus''. Un périple gargantuesque proche de la perfection qui avait tout pour être un chef-d'œuvre, mais que le final disgracieux vient atténuer. Reste un grand film action !
John McTiernan frappe une fois de plus un grand coup.
Bonjour ! Mickey O’Brian, sécurité de l’aqueduc ! On nous a signalé qu’un type était entré sur un traineau tiré par des rennes. Eh ouais : c’est un ptit’ gros jovial avec une longue barbe blanche et un joli costume rouge ! L’avez pas vu ? Bon, tant pis !