[LEGER SPOIL]
Après un "Piège de Cristal" détonnant, et suite au divertissement tout juste correct de Renny Harlin que constituait "58 minutes pour vivre" ("même que c'est mensonger parce que ça dure beaucoup plus longtemps", dixit Madame Gothic), McT reprend les commandes pour ce troisième et dernier opus "old gen" de la saga Die Hard. Pour notre plus grand plaisir !
RIDE THE LIGHTNING
La séquence d'introduction met tout de suite dans l'ambiance. Renforcée par un "Summer in the City" fort sympathique, nous retrouvons rapidement notre alcoolique de ciné préféré. Une fois de plus, Bruce Willis incarne à merveille cette loque héroïque qu'est John McClane, sorte de "hippie caillé" à la gueule de bois constante. Cette fois, il sera accompagné d'un sidekick divin, en la personne de Zeus, campé par un savoureux Samuel L. Jackson. Leur rencontre nous vaudra d'ailleurs un dialogue d'anthologie, que je viens seulement, au bout du 7 ou 8ème visionnage du film, de découvrir en VO (la VF est très bonne elle aussi):
Zeus: why you keep calling me Jésus ? I look Puerto Rican to you ?
John McClane: guy back there called you Jésus.
Zeus: he didn't say Jésus. He said, "Hey, Zeus !" My name is Zeus.
John: Zeus ?
Zeus: yeah, Zeus ! As in, father of Apollo ? Mt. Olympus ? Don't fuck with me or I'll shove a lightning bolt up your ass ? Zeus ! You got a problem with that ?
John: no, I don't have a problem with that.
Le reste du film est du même calibre, alors autant dire que si vous n'êtes pas réceptif à ce genre d'humour et de punchlines, emblématiques d'une époque de cinéma résolument tournée vers la subtilité et l'action, alors vous pouvez passer votre chemin.
EN VOITURE, SIMON !
"Die Hard with a Vengeance" se poursuit à un rythme effréné, sur la base d'un jeu de "Simon says" mené de main de maître par un Jérémy Irons bluffant. Charismatique à souhait, il constitue un bad guy de premier choix, à l'image de l'excellent Alan Rickman, qui interprétait son frère dans le premier opus. Mais ici Jérémy joue dans un registre plus militaire et musclé.
John et Zeus parcourent donc New York et doivent résoudre un certain nombre d'énigmes, pendant que le méchant met en route son véritable plan. A ce sujet, je dois d'ailleurs confesser que lors de mon premier visionnage du film, je n'ai pas bien compris la solution au problème des deux bidons dans la fontaine. Il faut dire, je devais avoir quinze ans, un âge où l'on ne se soucie pas encore nécessairement de prendre du galon...
La deuxième partie du film suit un rythme de croisière, moins fou, mais qui demeure tout aussi plaisant à regarder, de part le duo, qui fonctionne à merveille, de part des situations totalement improbables, des séquences hallucinantes (le gunfight dans l'ascenseur, brutal et superbement mis en scène) et puis toujours une écriture haute en couleurs.
Mais je dois dire que le final a de quoi décevoir. J'ai eu l'occasion de voir la fin alternative disponible en bonus du DVD/Blu Ray, et je dois dire que quand bien même elle est plus jouissive, elle correspond moins à l'esprit "John McClane" et fait un peu trop "bigger better". Ne pas l'avoir retenue, mais la proposer en bonus est de fait un choix judicieux.
KAMEN TROPHY
Un mot sur le score. Tantôt philharmonique, tantôt marche militaire, la musique qu'amène Michael est rythmée et colle parfaitement à l'action. Son "Ants go marching", reprise du fameux "When Johnny comes marching home" est épique à souhait et restera dans les annales.
Après les inénarrables "Predator" et "Last Action Hero", autres fleurons de ce génie du spectacle, le géniteur de la saga "Die Hard" nous gratifie du meilleur épisode de la série avec ce troisième opus. Du plus ambitieux et maîtrisé de tous, tout du moins. Et qui reste un modèle du film d'action et du buddy movie, encore trop rarement égalé à ce jour.