Sorti en 1995, Une journée en enfer est le troisième volet de la saga Die Hard et pour l'occasion, c'est le grand retour de John McTiernan à la réalisation. Et avec Die Hard 3 il nous prouve encore qu'il est juste le meilleur chef d'orchestre pour diriger une saga d'action d'exception. Une journée en enfer va briser la continuité avec les deux premier volets, en se basant cette fois-ci sur un scénario original (les deux premiers sont basés sur des romans), en prenant un terrain de jeu plus vaste (les deux premiers sont des huis-clos) et en affublant John McClane d'un "buddy".
Une journée en enfer est donc un buddy movie "à la L'Arme Fatale" et je dois dire que, non seulement Die Hard 3 est mon Die Hard préféré, mais c'est probablement aussi mon buddy movie préféré. Bruce Willis et Samuel Jackson (Zeus) forment un duo formidable, enchaînant les punchlines comme un pilier de bar. Je ne parle même pas de certains jeux un peu vicelards de Jeremy Irons dans la peau du méchant Simon Gruber, le frère ainé d'un certain Hans. Jeremy Irons est parfait dans ce rôle, à tel point qu'il nous ferait presque oublier la performance d'Alan Rickman dans Piège de cristal.
La réalisation caméra à l'épaule de John McTiernan est fabuleuse. C'est sans temps mort, on a pas le temps de respirer. On avait jamais vu ça auparavant et ça permet de couper avec la réalisation des deux premiers Die Hard qui était plus posée, en forme de huis-clos. Là le terrain de jeu est plus vaste et John McTiernan se fait plaisir avec une caméra qui bouge tout le temps et qui colle à l'action. Sa mise en scène change complètement par rapport au premier film, histoire de se renouveler et ne pas faire comme Die Hard 2, en copiant bêtement ce qui a déjà marché. C'était risqué, mais c'est payant ici en nous mettant au cœur de l'action.
Le seul gros point noire de ce troisième volet de la saga, c'est le final avec l'hélicoptère. On sent qu'elle a été tournée à la va-vite, sans vraiment savoir comment conclure le film. C'est spectaculaire, mais nettement moins marquant que le dernier plan de Piège de cristal. Maintenant, on sait que deux fins ont été tournée dont celle qui n'a pas été retenue pour la version cinéma. Dans cette scène, Simon Gruber s'échappe et John McClane va le poursuivre à travers le monde pour finalement le retrouver dans un petit café. Tous les deux vont jouer à la roulette russe avec un mini bazooka. Cette fin est refusée par les studios, tout simplement parce que John McClane se montre cruel en tuant Simon de sang-froid. C'est vrai que ça ne ressemble pas au John McClane qu'on connait, qui généralement ne tue que quand c'est nécessaire, mais personnellement je préfère quand même cette fin alternative à celle qu'on connait déjà.
Une journée en enfer compile les morceaux de bravoure et les punchlines, pour un film qui va littéralement vous couper le souffle. Et malgré un final un peu décevant, on sort du film avec l'impression une seule envie ... y retourner une seconde fois. C'est le seul Die Hard que j'ai vu au cinéma, durant l'été 1995, et je peux dire que c'est un film qui m'aura marqué profondément. Speed, que j'avais vu l'été précédent (été 1994), était jusque là mon mètre étalon du film d'action, mais Une journée en enfer le bat à plate couture. Le film est un chef d'œuvre de mise en scène, de direction d'acteur (et d'acting) et de montage, ce qui en fait pour moi le meilleur film d'action de John McTiernan et donc le meilleur de tous les Die Hard.