Étrange, voire expérimental, Une langue universelle est décrit par son réalisateur, le Canadien Matthew Rankin comme une "hallucination autobiographique" ou encore, comme une comédie de "désorientation." On y parle d'ailleurs plus volontiers farsi que français ou anglais, alors que les trois histoires, qui se connectent plus ou moins dans le scénario, se situent à Winnipeg qui prend soudain des allures de Téhéran. Il se passe des choses surprenantes et absurdes dans ce film qui abonde en références qu'il est le plus souvent ardu de déceler, de ce côté-ci de l'Atlantique. Des dindes y jouent, entre autres, un rôle non négligeable, l'une d'entre elles voyageant d'ailleurs en autocar, ce qui n'a rien de bizarre, n'est-ce pas, puisqu'elle a payé sa place. Dans ce genre de long-métrage, il s'agit moins de comprendre les intentions de l'auteur que de sa laisser aller à sa fantaisie. C'est ce que l'on éprouve aussi devant certaines œuvres de Roy Andersson ou de Alex van Warmerdam, par exemple, mais dans Une langue universelle le systématisme dans la recherche surréaliste a plutôt tendance à créer une distance qui ne donne guère envie de se passionner pour ses extravagantes péripéties.

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le 6 juil. 2024

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