Nous étions trois dans la salle : une personne n'a pas tenu jusqu'au bout, tandis que j'entendais l'autre ronfler par intermittence. Voilà qui n'était pas très engageant ! Pourtant j'ai trouvé ce film très bon. On y suit, principalement, un homme qui cherche à retrouver sa mère après de longues années, et deux enfants lancés dans une quête pour récupérer un billet pris dans la glace. Le ton du film est résolument absurde, burlesque mais contemplatif, maniant volontiers l'incongru. La palette de couleur, en tons de gris et de bruns, avec quelques éclats de couleur, principalement vestimentaires, participe du ton décalé du film.
On y voit une communauté persane au Canada, mais dans une little Téhéran, pourrait-on dire, puisque tous les panneaux semblent en farsi. On y retrouve donc la peinture d'une communauté immigrée, les enfants apprenant le français mais restant dans la communauté, et les adultes recréant aux mieux leurs conditions de vie, d'autant plus absurde qu'est accentué le décalage que crée le climat si froid du Canada. Ainsi l'un des lieux de vie que nous visiterons sera une fabrique de mouchoirs ! Cherchant à s'intégrer, l'un des adultes se fait guide touristique, pour mieux s'approprier la ville, en faisant visiter des lieux n'ayant aucun intérêt, donnant au film ses meilleurs gags. Bref, sous l'absurde perce un portrait d'une grande acuité.