Silvia est "Une mère incroyable" (c'est ainsi qu'elle est qualifiée par son nouvel amoureux) mais elle est aussi une femme qui travaille et s'assume et une fille qui vit mal la maladie de celle qui lui a donné le jour. Après Gente de bien, le nouveau film du colombien Franco Lolli dresse un portrait de femme dont le réalisme est frappant, son inspiration est autobiographique, mais nourri au carburant de la fiction mêlant l'intime et le social. S'il est vrai qu'Une mère incroyable s'approche dangereusement du mélodrame pesant, il s'en échappe cependant par la qualité de son écriture, la fluidité de sa mise en scène et la souplesse de son montage. Sans oublier une pointe d'humour et des dialogues hauts en couleur où l'héroïne et sa propre mère s'assènent quelques vérités teintées de fiel. Pour autant, Lolli manifeste une grande tendresse pour les femmes de son film même s'il évite soigneusement d'en faire des saintes. Silvia fait ce qu'elle peut, mère célibataire qui traverse les moments difficiles de sa vie avec une certaine dignité, et l'interprétation de Carolina Sanin est en tous points parfaite, d'une sobriété exemplaire