A la limite du Trou noir !
A Hollywood, il en va des programmations comme des saisons, chaque sortie groupée à son genre spécifique… Souvent à l’approche ou après la Cérémonie des Oscars sortent les films typiquement formatés pour la compétition. Mise en scène proprette, performances d’acteurs (l’un maigri, tandis que l’autre s’enlaidit à outrance….), scénario carré, calibré lacrymal juste ce qu’il faut... Parfois c’est horripilant (le pire de tous étant « Tendres passions »), souvent on y goûte un certain plaisir, car l’un dans l’autre l’entreprise est bien faite… Après tout que demander de plus. C’est justement le cas avec ce biopic. Rien de bien révolutionnaire ni dans la mise en scène, ni dans le traitement du sujet (doux euphémisme !) mais des acteurs qui nous donnent à croire à la retranscription de cette destinée, qui se veut mielleuse, avec quelques pointes épicées. Certes, le handicap est un peu traité à la légère, et passe même au second plan notamment en ce qui concerne l’enfermement (mais peut-on faire mieux que Julian Schnabel avec « Le scaphandre et le papillon » ?) et l’on ne retient ici que le positif, ambition louable certes mais ce parti pris est préjudiciable à l’intensité dramatique. Globalement, le film est sauvé par la prestation d’Eddie Redmayne. Bien plus que la prouesse technique que constitue le jeu avec son corps, c’est un ensemble de non dits, de sourire ou d’éclats dans les yeux qui rendent crédible son incarnation de Stephen Hawking.