Pour un cru assez tardif, c'est encore un bon cru. Les seconds rôles sont impeccables (les trois débauchés, le commissaire de police, le marchand…) et la photo très réussie. Il y a cependant des faiblesses notamment en ce qui concerne la scène d'ouverture. Elle est, sans doute, surprenante, mais totalement incompréhensible pour celui qui n'a pas vu le film précédent. Il y a aussi quelques entorses à la tradition, par exemple en ce qui concerne la contamination vampirique qui est ici quasi instantanée, ce qui permet quelques facilités. La force du film tient à l'aspect œdipien, Dracula utilisant, pour assassiner les trois hommes dont il veut se venger, leurs propres enfants. À ce niveau, les deux premiers assassinats sont vraiment des séquences particulièrement réussies : rapidité, violence (sans aucun effet gore), et surtout expression des visages de Linda Hayden et de Isla Blair, qui respirent une joie et un plaisir pervers de tuer (leurs pères) absolument époustouflants. C'est assez étonnant pour un film de 1969, somme toute assez « grand public ». C'est d'ailleurs ce contraste entre des moments de grande cruauté et le caractère très classique, voire un peu désuet, d'autres séquences du film qui fait le charme de beaucoup de productions de la Hammer.