Choux, fleurs et choux-fleur
Identité et sexualité ne sont pas des associations automatiques et systématiques.
Je peux être homme, aimer les femmes et vouloir être femme. Je peux être femme, aimer les hommes et vouloir être homme. Toutes les combinaisons possibles font échec avec brio à la théorie du genre.
Etre différent c'est être soi, peu importe comment puisqu'il ne s'agit pas de l'imposer à l'autre, mais de l'être pour soi.
Deux adultes se rejoignent dans la mort de leur meilleure amie. Si la pulsion morbide hante tout le film, c'est le vie qui domine.
François OZON ne nous (enfin me semble-t-il) demande pas de se poser éternellement la question de "qui je suis vraiment ?" mais de "qui est l'autre et est-ce qu'il m'appartient d'en juger ?"
C'est mon regard sur le monde de l'autre qui est sollicité, quelque soit ce monde.
Le film dérange, flirtant du côté du malsain, sans y tomber, à l'instar du funambule sur un fil encore plus haut tendu, OZON nous tient à peine par la main et nous rattrape avec justesse au moment où nous croyions que nous tomberions.
Au fond, n'est-ce pas dans la nuance que nous conduit ce film ? Un pamphlet contre les idées reçues, les poncifs, avec délicatesse et humanité, dans des dialogues de corps autant sinon plus encore que dans les mots.
Bonne séance :)