Michel Blanc en militant du naturisme, Jacqueline Maillan en gauchiste pourfendeuse des corruptions politiques et Jean Poiret en activiste nostalgique du royalisme sont les personnages principaux d'un sujet satirique où il est notamment question d'un trafic de décorations, comme au bon vieux temps de la Troisième République. C'est dire que Mocky n'est pas trop au goût du jour.
Michel Blanc paie de sa personne en passant une bonne partie du film tout nu, mais il est mal récompensé de son "investissement" par la comédie inepte et grossière de Jean-Pierre Mocky. Quoi de plus naturel pour le cinéaste anar que d'éreinter les moeurs politiques? Mais c'est fait au moyen d'une intrigue si dérisoire et de personnages si insignifiants que la farce n'est pas plus drôle que pertinente (ou impertinente). La réalisation de Mocky est approximative, foutraque au point qu'on ne sait plus vraiment ce qu'il raconte ni même ce qu'il dénonce. Investissant en quelques séquences l'Assemblée Nationale, il l'utilise comme un décor vide de sens, sans substance, incapable de la moindre idée satirique sur le parlementarisme. C'est à se demander ce qu'il fait là. Les dialogues sont parfois gratuitement vulgaires, ce qui indiquerait l'inspiration humoristique défaillante du cinéaste.
Dans ces conditions, le sujet est soporifique. Et si le chien promené par l'intrigant maître-chanteur, personnage raté et très flou, joué par Darry Cowl, mord les mollets de quelques uns et s'appelle...Jean-Pierre, nul doute que la métaphore ne convient pas à cette comédie inoffensive.