Alors qu'il vient de faire une entrée en la matière triomphale avec son déjanté action-movie Desperado, Robert Rodriguez décide de mettre en scène un an plus tard l'un des scénarios écrits par son pote Quentin Tarantino alors que ce dernier travaillait dans un vidéoclub. Intitulé en France Une Nuit en Enfer, le film met en scène le alors peu bankable George Clooney, ce cher QT, le toujours aussi imposant Harvey Keitel ainsi que la jeune Juliette Lewis et d'autres gueules du cinéma de genre comme Fred Williamson, Tom Savini, Cheech Marin ou encore Danny Trejo.
Commençant comme un road movie sanglant en pleine cambrousse texane, le long-métrage suit un couple de frères bien attaqués du bulbe, serial flingueurs de surcroît, prenant sur leur route en otage une petite famille chrétienne composée d'un père et de ses deux illégitimes enfants. Ils vont s'arrêter à un club éloigné situé en plein désert, le fameux Titty Twister, abritant la nuit tombée toute une horde de vampires assoiffés de sang.
Et c'est le début d'une interminable nuit où gangsters, catholiques et motards atypiques vont s'allier pour survivre à ces suceurs de sang diaboliques. Le scénario immensément frappadingue de Tarantino lié à la mise en scène explosive de Rodriguez donne un film de vampires résolument décomplexé, extrêmement gore et surtout sacrément irrévérencieux. Ici, l'hémoglobine coule à flots, les explosions de membres sont légion et les trouvailles originales s'enchaînent avec autant d'humour que de savoir-faire.
Ainsi, nous découvrons nos insurgés se fabriquer des armes en urgence comme par exemple des bombes à eau bénite avec des capotes ou encore un pieu épinglé à un marteau-piqueur. Accompagné de dialogues mémorables et de séquences cultes (la danse au serpent de Salma Hayek notamment), Une Nuit en Enfer reste l'un des plus originaux et des plus efficaces films du genre des années 90.