Périlleux exercice que de se lancer dans la "critique" dans tel film. Partant du principe qu'il ne faut rien dévoiler de l'intrigue au risque d'en dénaturer totalement l'intérêt du récit, je vais donc essayer d'être le plus évasif que possible tout en essayant d'être précis. (l'auteur de ses lignes l'ayant vu également dans des conditions de totale surprise)
Dans un style très Grindhouse, le duo Rodriguez (à la réalisation) - Tarantino (au scénario) à l'air simplement sur le papier d'un bon délire entre potes mais accouche au final d'une oeuvre complètement en décalage avec son temps, rendant le plus bel hommage possible aux séries B d'antan, qui arrivaient à se faire avant tout avec de l'huile de coude et un plaisir coupable. Le rendu global est simplement bluffant, à mi chemin entre un western moderne sous acide édulcorée et un cinema de genre que même les maîtres aduleraient.
Avec son ambiance mexicaine déjantée, à la fois aride et glaçante, ses personnages aussi charismatiques que loufoques et ses situations aussi rocambolesques que déroutantes, Une Nuit en Enfer reste une pierre angulaire aussi bien dans la carrière de Rodriguez que de celle de Tarantino, une forme d'amour pour le cinema popcorn fauché mais bourré d'idées.
Bref, une attaque en règle à la jugulaire pour une furie ultra jubilatoire. Une perle du cinéma de genre.