Une Ode américaine est l'adaptation d'un bouquin typiquement américain, l'autobiographie d'un pti gars du Kentucky qui s'en est sorti, forgé sur et malgré les affres d'une vie cahotique au sein d'une famille blanche déclassée, dysfonctionnelle mais soudée. Le film retrace son parcours par flashs backs à un moment charnière de sa vie , moment où sa mère sombre, alors que les portes de Yale, et d'une autre vie, s'ouvrent.
Après près de deux heures, le générique de fin affiche les visages de la véritable famille dont l'histoire vient de nous être racontée. On se laisse aller à admirer les ressemblances frappantes, et puis on sent monter rancœur et amertume.
Rancœur de s'être fait rouler. Parce qu'à côté de cette réussite visuelle, le scénario est sacrifié. Il ne reste de ces deux longues heures qu'une succession de scènes hâtivement construites et enchaînées, caricaturales, sans liant, qui cherchent vainement à retracer une histoire familiale pourtant complexe. La crise des opioides, les rednecks, classes sociales abandonnées à elles-mêmes, l'ecartelement entre fidélité et émancipation vis à vis de son histoire familiale... il y a tant en filigrane qui n'est qu'à peine effleuré.
Un patchwork n'a jamais fait un film, sans un supplément d'âme. Il ne suffit pas de montrer pour raconter et rendre les personnages lisibles. A la fin, l'amertume prédomine, ne laissant qu'une âpre sensation de téléfilm raté. Quant à la performance de Glenn Close, elle n'est qu' anecdotique.