Montage affolant, caméra virevoltante, surimpressions, jeu appuyé… bel hommage au Dernier des hommes et au cinéma d’avant-garde.

Bel exercice de style. On sent derrière les influences, voire les hommages. De Eisenstein à Gance, en passant par Murnau ou par l’avant-garde française.

Dès le début, on a droit à des plans rapides en montage alterné. J’ai eu peur un moment que ça zieute plus volontiers vers Brakhage que Eisenstein, mais finalement ces séquences rapides « à la » montage-attraction ne sont pas si nombreuses, et surtout elles ont un sens. Ce n’est pas fait pour faire joli ; c’est pour créer une atmosphère ; et comme le sujet, c’est, en gros, la folie… rien de plus normal de nous faire tourner la tête.

Une fois ces délires visuels passés, on sent la volonté d’être dans le cinéma comme langage : succession rapides des plans, mais mesurée (une fois qu’on a compris, on « dit » autre chose). Pas un plan ne se ressemble. C’est cohérent, on évite la redondance des images…

Puis, arrive les mouvements de caméra… Alors, bien sûr, on dit toujours « ouais bon, c’est facile, tu fais bouger la caméra, et voilà t’es un génie ». Oui et non. D’abord, il y a bien sûr la performance. J’ai un vague souvenir de mouvements de caméra dans M le maudit, et c’était pas franchement très fluide.

Commentaire complet à lire sur La Saveur des goûts amers

——————————————————————

À retrouver sur La Saveur des goûts amers :

En rab :

Limguela_Raume
8
Écrit par

Créée

le 26 oct. 2023

Critique lue 256 fois

3 j'aime

Limguela_Raume

Écrit par

Critique lue 256 fois

3

D'autres avis sur Une page folle

Une page folle
bilouaustria
7

D'une page, réécrire l'Histoire.

En 1951, à Venise, l'Europe découvrait qu'on fait aussi des films au Japon ("Rashômon", prends ça Rohmer !). Sans blague. C'est qu'à force de regarder notre petit nombril de centre du monde... Bref...

le 10 nov. 2013

21 j'aime

9

Une page folle
Sergent_Pepper
7

L’Autre de la folie

Bien des raisons font de ce film une perle étrange : parce qu’il fut perdu pendant près de 50 ans par son réalisateur, qui l’avait enterré dans son jardin durant la 2ème guerre mondiale avant de...

le 22 mars 2021

11 j'aime

Une page folle
Morrinson
7

Avant-garde d'hier, expérimental d'aujourd'hui

On peut affirmer avec peu de chances de se tromper qu'Une Page folle, le film qu'on est en mesure de voir aujourd'hui, totalement dénué d'intertitres et doté de cet accompagnement musical, n'a rien à...

le 29 mars 2019

10 j'aime

6

Du même critique

Parasite
Limguela_Raume
9

Amérite

Parasite, c'est un peu Mademoiselle (Park) délivré de son érotisme durassien et se rapprochant à la fois de Molière et de Shakespeare : du sang et des fourberies. Il y a une fable amusante dans...

le 14 juin 2019

7 j'aime

Printemps précoce
Limguela_Raume
9

Saveur précoce

Ozu ou l'incommunicabilité heureuse. Être là et savoir s’en contenter. Comme la triste vitalité d’un saule.Il y a quelque chose de reposant chez Ozu : où sont donc passés les personnages...

le 26 oct. 2023

7 j'aime

Le Grand Meaulnes
Limguela_Raume
6

Le Savoureux Meaulnes

L’histoire d’une mouche myope partie à la recherche de ses lunettes. Le Grand Meaulnes attend sa grande adaptation.Étrange film que voilà. On dirait l’histoire d’une mouche myope partie à la...

le 23 oct. 2023

6 j'aime