Dans ta gueule...
Je plagie CinéLive, qui, il y a plus de vingt ans maintenant, avait mis Fight Club en couverture avec ce titre percutant ! ^^ Alors je mets le hola tout de suite ! On est bien loin du chef d'oeuvre...
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le 5 juin 2018
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Le film est physique, âpre, costaud, tourmenté à l’image de son personnage central.
Billy est travaillé par une violence quasi permanente: il la contient et lui permet d’exploser dans ses combats de boxe thaï. Le reste du temps il calme ses démons en tombant dans ceux de la drogue.
Même incarcéré, il restera sujet à ses pulsions et continuera d’être ballotté par son tempérament.
Comme l’explique un co détenu, la prison favorise et entretien la spirale infernale, c’est justement ce que le film propose d’expérimenter.
Le supplice de billy, le spectateur va le vivre au plus près, à même les corps, dans un film aussi violent qu’incarné.
Le long métrage s’ouvre sur la préparation du corps avant un combat et la sensualité avec laquelle les muscles sont oints donne au cérémonial un caractère quasi religieux.
Le contraste entre les rares moments de calme du film qui laissent entrevoir les fragilités du héros et ses crises de violence ou de perte de repères permet de rendre compte de la complexité du personnage.
Il faut les saisir ces moments durant lesquels on laisse le spectateur approcher, parce qu’ils sont rares et donnent une petite bouffée d’oxygène dans un univers qui nous prend en tenaille.
L’épreuve que constitue la case prison pour Billy est également difficile pour le spectateur à qui on n’épargne rien.
L'ensemble est sombre, les corps sont magnifiquement mis en avant, on jurerait voir l’écran transpirer en même temps que les gros bras tatoués qu’on nous montre.
La caméra est dynamique, toujours en accord avec Billy, parfois en pleine confusion, ou plus posée, mais elle ne le lâche pas. Le travail sur les corps nus, tatoués, percés, sur la souffrance qu’on ressent,qu’on inflige, qu’on s'inflige rend le film très physique, très incarné.
Balloté, le spectateur n’a qu’une solution: s’accrocher en attendant de trouver un peu d’air, en espérant pouvoir sortir de là entier, et surtout avec l’espoir d’une pause pour le personnage.
Le problème c’est qu’il n’y a pas grand chose d’autre que cette immersion: Joe Cole a beau briller dans son interprétation, on n’arrive jamais à l’aimer parce qu’on ne nous en donne pas l'occasion: le gars passe son temps à se détruire, sans qu’on arrive à entrer en contact avec lui.
On aimerait comprendre sa souffrance, on ne fait que la voir, et le suivre dans son enfermement, dans son perpétuel retour aux mêmes réflexes: se battre/se droguer/souffrir.
On aimerait bien pouvoir l’aimer, il ne manque pas grand chose pour qu’on y arrive, mais on reste sur notre faim, à attendre qu’on veuille bien nous distribuer quelques miettes d’empathie.
On ressort de là sonné parce que mine de rien l’immersion est réussie, le travail sur la photo et le réalisme recherché sont percutants.
En prime, découvrir en fin de projection que le film est tiré d’une histoire vraie nous la rend encore plus insupportable.
On est chamboulé aussi en apprenant que le vrai Billy Moore est retombé dans ses travers, et puis enfin on se retourne et on se dit que décidément notre vie est drôlement belle.
malheureusement et malgré de nombreuses qualités, le film semble très long, et au delà du malaise qu'il a su générer par son propos on se rappelle surtout qu'on y a trouvé le temps lent à plusieurs reprises.
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Créée
le 6 juin 2018
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