Le nom de Patrice Leconte évoque, pour tout spectateur, la trilogie des "Bronzés" et quelques comédies "bas de plafond" ("Viens chez moi, j'habite chez une copine" ou "Ma femme s'appelle reviens"). C'est ignorer injustement que sa filmographie, qui compte 28 films, est très éclectique. Son précédent film, "Le magasin des suicides" (2012), adapté du livre pour enfants de Jean Teulé, était même un film d'animation.
Moyennement reçu en France par les critiques professionnels, avec une note moyenne de 3,1/5 sur le site AlloCiné, "Une promesse" a en revanche obtenu un accueil largement négatif dans les pays anglophones, avec 13% seulement d'avis favorables sur le site Rotten Tomatoes et un score de 35/100 sur le site Metacritic. Je suppose que ce sont les mêmes qui ont éreinté le film de Leconte qui ont encensé "The Grand Budapest Hotel", aussi "adapté" paraît-il d'une nouvelle de Zweig. Je serais bien curieux de savoir ce que Zweig aurait pensé, s'il revenait d'entre les morts, de cette pitrerie acidulée. Il y a fort à parier qu'il opterait plutôt pour "Une promesse", certainement plus conforme à son style, que pour le film de Wes Anderson.
J'ai personnellement beaucoup aimé ce film, à la fois esthétiquement mais aussi pour le talent avec lequel le réalisateur parvient à suggérer les sentiments, par touches légères (un geste, une ombre sur un rideau, une allusion...) comme le ferait un peintre romantique. Un seul regret : non que le film m'ait paru long, mais j'aurais volontiers pratiqué quelques coupures (la scène du train, celle de l'hôtel, et j'aurais écrit le mot fin sur l'avant dernier plan (la scène du kiosque où les visages s'effleurent) et non le dernier, des deux amants à contre jour. Mais ce sont des détails sans importance qui n'enlèvent rien aux qualités et au charme de ce film.
Certaines images m'ont évoqué deux autres films que j'aime beaucoup : Chéri de Stephen Frears et The Duchess.