Le conte de fée appelle de facto l’indulgence…
… mais jusqu’où, surtout quand il s’adresse à des adultes ?
Elle est bien mignonne, Ada Harris, avec ses rêves, ses chagrins et son humour décalé, mais pour nous dire quoi, et comment ?
Que la vie est dégueulasse, grosso modo, sauf si on décide de ne pas la subir…
That’s what we are. The invisible women.
La démonstration a lieu, ici, via une femme de ménage qui part découvrir « (et faire) la révolution » à Paris… chez Christian Dior.
D’un point de vue scénaristique :
>> L’aventure d’Ada est plus improbable que Les Voyages de Gulliver ou que Le Vaillant petit tailleur
>> Les clichés et les regards sur la France (de 1957) sont ridicules
conneries fantasmagoriques : le clodo céleste anglophone, le mannequin sartrien (!), la bourgeoisie ordurière VS la noblesse délicate, …
(…)
D’un point de vue scénique :
>> Lesley Manville (Mrs Harris) a une palette de jeu unicolore crispante (façon Mister Bean)
>> Son prétendu émerveillement devant le travail d’orfèvre avenue Montaigne est rendu de façon médiocre au possible
>> Le (non) travail sur les couleurs est écœurant
>> Isabelle Huppert joue comme un pied — à force de bouffer à tous les râteliers, elle semble avoir oublié ce qu’est le cinéma
>> Ces pauvres Rosbeef, dans cette aventure parisienne, ont tellement besoin de repères britannico-britanniques qu’ils n’ont pas trouvé mieux, pour incarner le rôle du jeune premier, que de grimer Lucas Bravo en … Hugh Grant, le pénible loukoum mouilleur de slipettes
(…)
À la fin, voyez-vous, j’en étais presque à regretter le cinéma conventionnel pour néo-humain, ses 50 « fuck »/minute, ses têtes qui explosent, ses zombies-vikings empapaoutés par les vampires-de-l’espace, ses wonder-women qui sucent des chevaux LGBT…