Relatif succès au box-office (dans la catégorie des films d'auteurs du Sud très peu vus), Une seconde mère est un film âpre et relativement amer.
Une femme de ménage (prétendument) intégrée dans sa famille d'employeurs doit accueillir sa fille temporairement. Cette dernière est moderne et n'accepte pas vraiment les relations maître / domestique que sa mère semble considérer comme naturelles.
La réalisatrice Anne Muylaert compose sur cette trame très sociale une mélodie plutôt désaccordée, mélange de comédie de moeurs, de critique de la société brésilienne et de portrait attendri d'une femme de caractère.
Il y a de quoi être déconcerté par ce film à la fois aimable et désordonné, qui semble hésiter tout du long à être résolument caustique ou franchement optimiste.
On pourra s'amuser à constater que son thème est très proche d'un récent film colombien ayant eu un certain succès d'estime : Gente de bien (domestiques, scènes de piscine, rapport de filiation). Ce dernier versait franchement dans le constat glacé alors qu'on est plutôt ici dans un entre-deux à mi-chemin entre télénovelas et Théorème.
Un film intéressant, mais complètement survendu par la presse : il n'est ni "euphorisant" (Marie-Claire), ni un "feel good movie lumineux" (Les inrocks), ni "une comédie jubilatoire" (Télérama).
Il est plutôt une fable grinçante.