L’épouse d’une famille aisée de Téhéran souhaite divorcer et partir à l’étranger, elle quitte le domicile conjugal, mais sans se résoudre à émigrer sans sa fille, une triste adolescente ne rêvant que de réconciliation parentale et d’honnêteté juvénile. Contraint d’engager une femme issue d’un milieu pauvre pour prendre soin à la maison de son père atteint d’Alzheimer, l’époux ignore que celle-ci est enceinte. L’employée cache également cet emploi à son mari impulsif et déprimé de son trop long chômage. Et puis catastrophe, les faiblesses des protagonistes s’entremêlent fatalement en leurs jeux croisés d’où éclot la déjà menaçante cascade d’erreurs, d’accidents, de catastrophes, et même de mort.
Cette tragique soupe de malentendus nous rappelle nos devoirs d’humain trop vite oubliés lorsqu’on est dans la peine. Mais quand la menaçante aggravation judiciaire envahit ce qui leur reste de ciel, nos malheureux protagonistes n’auront pas d’autre issue que de réinventer l’improvisation humaine et les qualités d’empathie et de pardon intérieurs.
Cette fresque iranienne et surtout ses acteurs bouleversants et sublimes de réalisme nous dépeignent un Iran à deux vitesses, finalement fidèle à n’importe quelle société moderne. Partant de péripéties purement privées et relativement désuètes au départ, son puissant humanisme intimiste nous touche et nous emporte impérieusement dans un surprenant et génial drame social, familial et domestique.