De l'intime à l'universel
Deux visages de l'Iran au travers de deux couples : l'un issu de la petite bourgeoisie, qui s'affronte en vue d'un divorce, l'autre, image du peuple, démuni, sans travail, sans argent, qui lutte pour sa survie, mais deux hommes qui, dans cette société patriarcale revendiquent chacun à sa manière leur honneur face au regard des autres.
Et puis, au coeur du problème, omniprésente, la famille : l'amour presque viscéral d'un fils pour son père, vieillard malade et incontinent, la tendresse inconditionnelle d'une fillette en détresse qui redoute plus que tout la séparation de son père et de sa mère, visage éploré qui observe, se tait, souffre et parfois timidement se révolte.
Deux belles figures de femmes dont l'une se bat pour conquérir son indépendance tandis que sa "soeur", Mater Dolorosa dissimulée sous ses voiles noirs, épouse soumise, ne peut exister que dans son rôle de mère, et donc forcément coupable de ne pas donner la vie.
Un film qui au delà de l'intime touche à l'universel : l'amour pris en otage par l'amour-propre, le fait dans le couple de ne jamais vouloir perdre la face et l'enfant, toujours victime, obligée de trancher, de choisir, à son corps défendant.
Une réalisation saisissante qu'on n'est pas près d'oublier.