Avec Mathias Malzieu, tout semble être une histoire de coeur. Et de ses faiblesses.
Il était ainsi remplacé, hier, par un coucou animé et fragile dans sa mécanique. Il bat aujourd'hui la chamade, en live, jusqu'à en exploser au son de la voix d'une sirène.
Il est donc toujours histoire d'amour ici.
Celui-ci se montrera blessé et tu, immobilisant à jamais le temps dans l'appartement d'un quadra qui n'aura jamais véritablement dépassé l'âge d'enfant, qui collectionne les canards en plastique et les objets rétro ornant une véritable bulle rassurante et protectrice.
Celui-ci se montrera aussi douloureux, dans la perte de l'être cher, arraché sans raison comme un dommage collatéral. Dans la mort à petit feu d'un lieu cher à notre coeur, loin de son zénith et des plus belles pages de son histoire.
Mais il se dessinera, en même temps, naïf et inventif, en feuilletant les pages d'un livre pop up chamarré, chargé de souvenirs, de sentiments, d'histoires et de moments partagés. Ou en exécutant un spectacle marin de bric et de broc, de papier et de carton, chargé de statisme et de mille couleurs.
Et il se montrera, surtout, d'une beauté et d'une poésie rafraîchissante, réunissant deux êtres dans une relation a priori impossible. Lui souffre de s'être trop exposé et d'avoir trop aimé. Lui qui pose ses yeux sur sa peau d'albâtre et qui se perdent dans les siens. Elle est tout aussi prédatrice et charmante que sa voix est claire et enchanteresse.
Cet amour est dilué dans un quotidien antithétique balançant entre les lumières, les cartes postales d'une capitale fantasmée et une nuit aux accents plus sombres et bruts. Balançant entre la normalité et une fantaisie qui n'est jamais remise en question. Propice donc à un enchantement de presque chaque instant, matérialisé tant par la beauté de Marilyn Lima que par la clarté de la voix de son personnage, dont le chant se fera bientôt duo avec un coeur qui renaît, peu à peu, à la vie, au risque de s'arrêter une bonne fois pour toute.
Une Sirène à Paris sera sans doute considéré comme bien simpliste par beaucoup. Mais pour qui se montrera moins cynique et répondra à cette jolie invitation au rêve et à l'abandon, ce sera tout un univers singulier que l'on pourra goûter. Tout comme il ne sera pas interdit de repenser à certains souvenirs du désir quasi juvénile d'étirer le temps d'une rencontre douce et sensible. D'une volonté de ne jamais mettre fin aux doux sentiments qui font ralentir le rythme des battements de son coeur. Avant de l'accélérer en se rendant compte que c'est avec celle là, et pas une autre, que l'on veut chanter... Et ne rien regretter.
Behind_the_Mask, queue de poisson.