Dernier opus des Sartana avec Gianni Garko, le héros et son réalisateur Giuliano Carnimeo reprennent les choses là où ils les avaient laissées avec Bonnes funérailles, ami, Sartana paiera. Ambiance légère en dépit de quelques séquences gratinées (celle dans la prison au début est un exemple de noirceur bienvenue), gadgets à gogo, vision presque fantastique du héros et second degré à tous les étages permettent de mélanger violence et humour sans céder aux sirènes de la parodie et de la pantalonnade. Comme dans leurs précédentes collaborations, Gianni Garko et Giuliano Carnimeo font bon ménage. Mise en scène soignée, interprétation au cordeau, le tout bercé par une musique agréable de Bruno Nicolai et des décors convaincants font de ce western à l’italienne un moment plutôt agréable.


Si l’opus précédent souffrait d’une intrigue un peu mince et d’une résolution attendue, cet ultime rendez-vous joue, au contraire, la carte de l’embrouille. Les personnages secondaires sont légion et l’enquête que mène Sartana auprès d’eux est souvent brouillonne. On ne sait pas (ou plus) qui est qui mais on comprend l’enjeu qui est simple : tout le monde veut mettre la main sur le magot. L’habitué ne mettra pas longtemps à percer à jour le mystère mais le film vaut surtout pour son rythme trépidant qui envoie Sartana auprès d’un personnage puis d’un autre, les montant les uns contre les autres, les tournant en bourrique ou finissant, évidemment, par leur faire la peau. Comme dans les autres épisodes, on ne craint jamais pour la vie de Sartana qui, tel un super-héros, a toujours un atout dans sa manche. Statuette téléguidée, orgue mitrailleur ou pistolet caché dans sa chaussure, la saga lorgne toujours du côté Les Mystères de l’Ouest par sa fantaisie.


Techniquement appréciable, s’appuyant sur des recettes éprouvées, l’ensemble fonctionne bien mais son scénario tarabiscoté et brouillon décourage par moments de suivre le récit en lui-même. Dommage car la construction qui rappelle Rashômon est plutôt bien fichue. Vous me direz qu’on est là pour le divertissement, certes, mais c’est cependant un véritable point faible. Le final expéditif pourra aussi décevoir. On reste cependant dans un western italien de bonne facture.


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le 27 nov. 2024

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