Alexandre Astruc, le théoricien de la caméra-stylo, verse dans la sous-littérature, le mauvais roman. Adapté de l'oeuvre éponyme de Maupassant, son film est un imbuvable drame conjugal au style romantique épuré, plaqué, compassé.
"Une vie" est l'histoire de Jeanne qui croit découvrir le bonheur en épousant le grand et viril Julien, ombrageux et silencieux, qui se révèle aussitôt un mari distant et infidèle. Jusqu'à faire un enfant à la bonne de Jeanne.
L'ancestrale et pittoresque Bretagne, la petite bourgeoisie provinciale sont le décor d'un mélo affecté et de l'amour indéfectible d'une femme pour un mari qui n'en mérite pas tant. Christian Marquand, aussi inexpressif et creux que chez Vadim, incarne un rustre tellement peu habité qu'il personnifie une sorte de Cro-Magnon breton! Maria Schell, invariablement éplorée, n'a que les traits de l'épouse bafouée et indignée. Jamais le malheur de Jeanne, purement formel, dépourvu d'intériorité ne nous touche. D'ailleurs, l'ensemble des personnages souffre de caractères, de personnalités étriqués.