Le risque quand on fait du cinéma social, c'est de donner aux spectateurs une furieuse envie de se pendre, d'enfoncer encore le clou en leur collant à la face des emmerdes qu'ils voient déjà bien assez dans leur quotidien.
Par un savant dosage de dénonciation et d'émotion, Cédric Kahn parvient à éviter de justesse tout pathos malvenu, même si les premières minutes peuvent faire peur. Mais plus le film avance et plus Kahn maîtrise son sujet, allant même jusqu'à laisser passer d'infimes rayons de soleil par le biais d'une complicité inattendue entre un père de substitution et un jeune garçon.
Si Leïla Bekhti n'a pas assez de temps de présence à l'écran pour marquer véritablement les esprits, Guillaume Canet étonne franchement, prouvant qu'il peut être extrêmement convaincant et impliqué si on lui en donne les moyens.