Je n’arrive pas à savoir si ce film reflète vraiment cette époque terrible qui a été le franquisme. Mes grands-parents, mes parents me l’ont raconté et j’ai vu dans leurs yeux la même peur que dans les yeux de cet acteur énorme qui est Antonio de la Torre Martin.
Il y a quelques jours j’ai visionné le film coréen #Alive et je disais dans ma critique que plus qu’un film de zombies, c’était plutôt une histoire où le personnage principal doit survivre. Je disais que le reste, les zombies, ce n’était qu’une excuse.
Je pourrais ajouter le même commentaire pour La trinchera infinita traduit en français par Une vie secrète mais qui en réalité veut dire La tranchée infinie. Une tranchée qui n’en finit jamais.Le titre en français se focalise plus sur le personnage alors que le titre en espagnol évoque directement une situation de guerre où l’on doit se cacher.
Il s’agit surtout de l’histoire d’un homme qui fera tout pour ne pas mourir. Il aurait pu être enfermé à cause d’un handicap, des nazis, ou de ces fameux zombies. Mais ce qui compte est la description dans le moindre détail de la peur sous la forme de cet homme qui craint d’être fusillé. Ses ressources, ses réactions, sa dépendance, sa colère, sa paranoïa. Nous vivons avec lui cette longue période de 30 ans qui peut nous paraître inconcevable mais que je qualifierais plutôt de surprenante, dans la mesure où ce film est basé sur une histoire vraie.
Le réalisateur arrive subtilement et je dirais presque avec délicatesse, à nous transmettre l’ambiance, la lourdeur d’une dictature qui reste encore présente dans tous ceux qui comme moi, l’avons vécu pendant notre enfance.
Touchant, magnifique.