Une vie simple par Jean Dorel
La majorité du film se déroulera dans cet hospice de vieux. Tao a d’abord un peu de mal à s’y faire puis elle rencontre ses coturnes. Beaucoup de vieilles dames avec leurs soucis de sante et aussi monsieur Kin (Paul Chun) qui vient bousculer tout en proposant de donner des cours de danse, en faisant des blagues et surtout en demandant régulièrement 300 HK$ pour ses « besoins » personnels. La belle idée de A simple life est de s’adapter au rythme de son personnage principal, d’y montrer une vie lente mais qui vibre encore beaucoup. L’énergie de Deannie Yip, son jeu fort, son regard perçant sont pour beaucoup dans la réussite du film qui se veut le plus réaliste possible sans tomber à aucun moment dans le moindre misérabilisme.
Le film montre aussi une société chinoise qui a radicalement changé dans se hiérarchisation de ses classes sociales. Tao a toujours fait partie des gens qui servent les riches. Elle refuse de se faire soigner les dents par un dentiste incarné par Chapman To. Or, ces gens riches sont aujourd’hui devenus banals comme le montre cette scène où Roger, parce qu’il s’habille simplement, sans luxe, est pris par une secrétaire pour le plombier. Mais pour Tao, il faut continuer de perpétuer cette manière en restant obséquieuse devant la mère de Roger, en refusant cet argent dont elle pourtant bien besoin. Pas seulement un portrait sur la vieillesse, A simple life est un beau film sur l’amitié entre les âges qui parvient à donner la dose juste de l’émotion et de du sourire comme dans cette belle scène où Roger et ses anciens copains d’enfance parlent à Tao au téléphone et qu’elle les reconnait tous.