Aaaaaaaaaaaaaah ! Quand on sort de la salle de cinéma c'est le genre de soupir de soulagement que l'on se surprend à pousser intérieurement. Ce film, est, pour une fois dans l'univers de l'horreur/suspense, presque pas bâclé ! Comme si pour une fois, personne dans toute l'équipe du film n'avait dit "une erreur ? on s'en fout c'est un film d'horreur !" Non on ne s'en fout pas ! Ici tout est à peu près cohérent et surtout, surtout, il y a une sorte de morale. De plus, une morale qui colle parfaitement avec les préoccupations d'actualité.
Bon bon, je vais arrêter de jeter des fleurs à ce film et je vais spoiler un petit peu parce que j'aime quand même bien décrypter quelques scènes...
Alors, premièrement... Bon, le film s'ouvre sur une page internet. L'utilisateur de l'ordinateur est donc en train de consulter les vidéos du suicide d'une mysterieuse Laura Barns. ça part plutôt bien comme intention cependant, l'incohérence relative à cela se situera plus tard. (Je pense quand même que je vais la citer maintenant, comme ça pour le plaisir). La personne qui est en train de regarder ces vidéos utilise la même démarche que si elle les découvrait. On pense alors qu'elle les a déjà vues mais il y a de cela un an et c'est tout. Or, voilà, BOUM, incohérence : c'est ELLE qui les a postées. Donc... Bon... Les gars, c'était sympa pour le spectateur mais il ne fallait pas choisir ce personnage. Bref, ça c'est pas méchant et on s'en fout.
Sinon on peut quand même souligner quelque chose d'assez étrange mais qui ne choque qu'une fois le film terminé, le rideau levé, la lumière allumée et les sièges relevés : l'absence marquant d’intérêt des amis, pour leurs amis. (Attention, je vais à nouveau spoiler, mais cette fois-ci je vais détruire tout "l'interêt du film, donc si vous ne l'avez pas vu ...) Enfin c'est vrai quoi ! Au début ils sont 6 amis. La première personne meurt assez rapidement. Sa mort est étrange puisque personne ne semble réellement la comprendre (normal, c'est la première). Cependant, elle est assez choquante, l'écran d'ordinateur de la victime tombe aux pieds de policiers désemparés puis sa connexion se coupe. Les 5 restants restent bouche bée pendant quelques secondes, ont l'air d'être choqués pendant une minute ou deux puis... passent complètement à autre chose et ne reviennent jamais réellement dessus. Ce phénomène s'intensifie à chaque mort suivante. Le deuxième meurt et lui dans des conditions qui n'échappent à personne, qui sont d'ailleurs un peu sales et puis personne n'en reparle jamais, à nouveau. Le troisième retourne sa propre arme contre lui-même. Là, c'est un peu plus cohérent puisqu'on sait à qui s'en prendre pour sa mort, les autres lui en veulent, lui crient dessus et puis... à nouveau plus rien. Et enfin, on atteint l'apothéose lorsque la quatrième personne meurt. On la VOIT mourir dans des circonstances ignobles, on reçoit ensuite une photo sur le MAC (horrible photo de sa mort) et les deux protagonistes restants SE DÉCLARENT LEUR AMOUR ! (???????????????) Quelles belles circonstances pour une demande en mariage, je me demande sincèrement pourquoi ils ne l'ont pas fait. Je crois que c'est tout de même l'élément qui laisse le plus dans un état interrogatif... Enfin, ça n'enlève pas grand chose au film, il ne s'agit là que d'un petit détail finalement. Mais quand même...
Le concept en lui même est vraiment cool. On est enfermé dans l'écran du Mac comme les personnages le sont (enfin eux, ils sont derrière). ça, ça donne réellement un côté flippant à l'histoire puisque finalement, on ne sait pas ce qui se trame derrière. De plus, on ne se balade pas dans les écrans des autres protagonistes, on est enfermé dans celui de Blair, condamnés à tout voir à travers son regard, à vivre ses peurs, à voir exactement ce qu'elle voit. Nous sommes encore plus impuissants qu'elle et cela est réellement stressant. C'est CETTE particularité qui fait que ce film est un film à voir. D'autant que pour une fois, personne n'a abusé sur le sang, les zombies, les fantômes, revenants et autres effets spéciaux immondes. Et ça franchement, ça vaut toutes les déclarations d'amour du monde.