Si les messages véhiculés par les films et séries d'animation tendent à être universels, il n'en est rien concernant leur lieu de création : passées l'industrie de la Japanimation, les créations américaines de la firme aux grandes oreilles et nos quelques incursions d'animation française, le paysage se confine à ces quelques titans.
Cette prédominance du secteur ne doit cependant pas laisser croire qu'il n'existe pas d'animation autre que japonaise, américaine et française. La preuve avec Unicorn Wars, petit OVNI d'animation hispanique réalisé par Alberto Vazquez, qui nous avait notamment offert Psiconautas.
Et il faut bien le reconnaître, le film n'a pas grand chose à envier aux concurrents, tant il impose son propre style avec une énergie folle. Prenant pied dans un monde imaginaire où les nounours magiques cherchent à massacrer toutes les licornes par dévotion religieuse, le film est un mélange explosif de violence et de paillettes colorées, à mi-chemin entre Apocalypse Now et Full Metal Jacket.
L'extrême violence côtoie donc la mignonnerie de ses oursons amateurs de myrtille, et nous offre un regard acide, sans optimisme mielleux, sur les travers de la guerre, l'écologie et notre condition future en tant qu'espèce.
Si c'est véritablement dans ses dernières minutes que le métrage révèle tout son potentiel, on pourra quand même lui reprocher, en particulier vers le milieu, d'être finalement très sage. Le concept pourrait être poussé bien plus loin, et on en redemande à la sortie de la séance.
Cependant, les incursions de l'animation espagnole doivent être mises en avant, je ne peux donc que vous inviter à voir ce film.