Après de trop longues années, Susan Applegate quitte New York et ses petits boulots minables, bien décidée à retourner à Stevenson, Iowa. L’argent du billet réservé dans une enveloppe depuis son arrivée, elle laisse tout derrière elle. Mais le prix du trajet a augmenté depuis le temps, Susan ne peut que s’offrir un tarif enfant :
Ginger Rogers se déguise en fillette de douze ans.
La farce est un peu grosse et, pour échapper aux contrôleurs, elle se réfugie dans la cabine du major Philip Kirby, niais gentleman persuadé de rencontrer là une pauvre gamine perdue. L’homme la prend sous son aile, l’emmène à la caserne où il est stationné pour prendre les dispositions nécessaires à la renvoyer à sa mère, tandis que Susan est condamnée à prolonger la comédie au cœur de tout un régiment.
La farce est grosse de bout en bout
Ginger Rogers prend visiblement plaisir à onduler dans ce scénario qui lui offre mille facettes, autant que le spectateur à l’apprécier, et Ray Milland fait le job, impeccable. Billy Wilder imprime dès son premier long métrage américain un sens du rythme qui ne laisse aucun répit, entraîne ses personnages et ses spectateurs dans une danse qu’il mène à loisir, et malgré l’ineptie, on se laisse emmener jusqu’au bout, étourdis.
Ce sont les prémisses de la comédie romantique moderne qui s’écrivent là, dans la légèreté naïve des amours plus forts que tout. Ce sont quelques pensées tendres qui mêlent l’amour et la liberté dans les manœuvres de séduction muettes, et c’est l’exercice du qui est qui, le jeu des apparences, jusqu’au dénouement.
Mais je n’ai pas adhéré à l’histoire, la farce est bien trop grosse.
Témoigne d’une époque révolue,
où la naïveté était une vertu.